conditions. Et c’est en effet la reddition de la Bulgarie, de la Turquie, puis de la Hongrie. Cette dernière nous livre les chemins de fer qui vont permettre de prolonger notre exploitation sur Budapesth, Vienne et Prague... Les forces allemandes d’Occident vont être tournées. Le champ s’élargit vers le plus vaste triomphe... Mais, un ordre arrête cet élan, et nous restons à l’Est devant le Danube, comme à l’Ouest devant le Rhin.
Ainsi sur ces fronts d’Orient, la cavalerie des Alliés a trouvé maintes occasions de s’employer, dans des conditions qui ne se sont pas présentées pour elle sur le front occidental. Elle a prouvé notamment que l’achèvement de la bataille et la poursuite du vaincu sont encore sur les champs de bataille modernes des missions de la cavalerie, arme à qui sa vitesse procure la faculté de produire la surprise, c’est-à-dire un effet moral parfois très supérieur à l’effet matériel des armes les plus puissantes.
De telles actions eussent-elles pu se produire sur le front de France ?
Répondra affirmativement à cette question celui qui se souvient qu’après toute défaite, les forces battues laissent toujours, entre elles, des lignes de retraite divergentes, des intervalles où la cavalerie peut pénétrer. C’est la trouée de Mailly dans notre front de la Marne, et aussi celle de Provins. C’est dans la ligne ennemie la brèche de Sissonne où entre le corps Conneau. Ce sont, en 1918, celle d’Amiens et celle de Château-Thierry qui s’ouvrent à nouveau vers le cœur du pays, mais où ne passe heureusement nulle cavalerie allemande.
Et c’est, le 11 novembre, — il faut que nous le sachions bien aussi, pour ne pas écarter de nos conceptions stratégiques certaines possibilités, — c’est la 4e division de cavalerie française pointant sur Grammont, suivie de nos 2e et 6e divisions de cavalerie ; c’est, plus au Sud, le corps de cavalerie britannique, dépassant son infanterie de plus de 20 kilomètres, atteignant aussi la Dender ; c’est, plus au Nord, une division de cavalerie belge également prête à se jeter dans l’exploitation de la victoire... alors qu’à Bruxelles, où cette masse de chevaux pouvait être le 12 novembre, 100 000 Allemands en pleine révolte, jetaient leurs armes, vendaient leur matériel, dégradaient leurs officiers...
Là encore, comme à Damas, comme à Uskub, nous aurions