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très différents, parmi lesquelles nous sont parvenues des stances à Madame de la Bourdaisière sur un miroir brisé ; une suite de quatrains échangés entre un pourpoint et un robon devenus robes ; une chanson « mise du biscayen en François ; » enfin trois sonnets, dont deux « chrestiens. »

Stances et quatrains ne valent pas grand chose, mais les couplets du berger basque et de la bergère Catherine ou, comme on disait au XVIe siècle, Catin, sont agréables avec leur gentille allure de brunette populaire :

B

Resveillez-vous, belle Catin, Et allons cueillir ce matin La rose que pour mon amour Vous me promistes l’autre jour.

Vive l’amour, vive ses feux, C’est mourir de vivre sans eux.

C

Ha vrayment je vous aime bien, Mais pourtant je n’en feray rien, Car on dit que, cueillant la fleur, Le rosier perd grâce et faveur.

Vive l’amour, vive ses feux, C’est mourir de vivre sans eux.

B

Ouy bien, qui l’en voudroit oster Et, larron, privé l’emporter. Mais, belle, mon contentement C’est de la baiser seulement.

Vive l’amour, vive ses feux, C’est mourir de vivre sans eux.

C

J’ay peur que soubz ceste raison Se cache quelque trahison, Car aujourd’huy tous les bergers Sont menteurs, trompeurs ou légers.</poem>