Vive l’amour, vive ses feux,
C’est mourir de vivre sans eux.
Je jureray par voz beaux yeux
Et par le pouvoir de mes Dieux,
Que jamais je n’auray plaisir
Qu’à contenter vostre désir.
Vive l’amour, vive ses feux,
C’est mourir de vivre sans eux.
Pastoureau, c’est trop marchander,
Ce qu’on ne doibt poinct demander :
Je me ris de tous ces débats,
Car, ma foy, vous ne l’aurez pas.
Vive l’amour, vive ses feux,
C’est mourir de vivre sans eux.
Les rimes spirituelles de de Villeroy, sans être remarquables, se laissent lire, notamment le sonnet suivant :
Si tu jectes les yeux sur mon iniquité,
Je confesse, ô Seigneur, juge très équitable,
Que le mal qui m’afflige et me rend misérable
Est beaucoup moindre encor que je n’ay mérité.
Mais, s’il te plaist aussi, par ta toute bonté
Et par le sang du Christ, mon rempart véritable,
Regarde ma douleur de ton œil pitoyable :
Tu ne me laisseras en ceste extrémité.
En l’excès de mes maulx ce qui plus me console,
C’est que j’ay mon espoir en ta saincte parole
Qui me donne le cœur de m’adresser à toy.
L’œil donc couvert de pleurs, l’âme triste et confuse,
Mes péchés, ô Seigneur, en tremblant je t’accuse :
Voy du ciel ma misère et prens pitié de moy.
C’est là, on l’a reconnu, une adaptation de la célèbre pièce de Molza :
Signor, se tu miri a le passate offese…