« J’ai une situation très difficile, car Moulay Hafid n’est pas aussi allemand qu’il en a l’air. »
La lettre qui suit montrera toute l’étendue des graves dangers auxquels nous étions exposés :
Tanger, 21 septembre 1908.
« La situation en Europe reste très aiguë ; on parle beaucoup de la guerre. Ne vous étonnez pas, si, dans le journal, j’insiste sur ce point que la mission de Vassel à Fez n’est pas une mission politique. Maintenant, à Berlin, on ne songe pas à se dérober : mais l’on fait à présent comme on aurait toujours dû faire, on agit, tout en faisant une figure innocente, c’est-à-dire que dans le cas présent, on dit que Vassel a seulement quelques réclamations à faire aboutir, alors qu’en réalité il a une mission archi-politique, ce qui est de toute évidence. La nouvelle méthode est certainement meilleure que la première, avec laquelle on poussait un grand cri, puis on se déclarait satisfait.,
« Je veux vous mettre au courant d’autres choses importantes. S’il y a la guerre, il faudra qu’il soit fait en sorte que pas un Français ne sorte vivant de la Chaouïa [2]
« En raison de la situation, je vous prie de m’envoyer régulièrement des rapports, à la place de M. Hesse, pour Cologne et Darmstadt, ainsi que des informations confidentielles. J’emploierai toujours vos informations d’une façon ou d’une autre. Mais, par le temps qui court, je ne dois pas rester sans rapports réguliers, précisément de Casablanca. Peut-être M.Nehrkorn aura-t-il l’amabilité de confectionner les rapports. Le capitaine Karow n’est pas ici et M. Ficke part ces jours-ci pour l’Allemagne. J’espère que je puis m’en rapporter à vous ? »
L’Allemagne trouve que le moment est venu de nous prendre à la gorge :