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Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 13.djvu/335

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Neudörfer (consul) à Henrici.


Casablanca, 11 juillet 1908.

« Il n’est que temps qu’on en flanque un soigné sur la tête de cette bande !!! »


Le consulat d’Allemagne prépare la désertion en masse des légionnaires :


Neudörfer à Henrici,


Casablanca, 25 juillet 1908.

« Meilleurs remerciements pour votre dernier rapport. Veuillez joindre aux pièces celles ci-incluses, la chose doit être portée au journal.

« Je crois volontiers que vous devez- vous réjouir que les légionnaires soient enfin partis. Hier j’ai rencontré deux hommes qui ont agi en prévision des désertions en masse. »


Un peu de comique se mêle à tout ce drame. Les Français, outrés des procédés de l’Allemagne, s’opposèrent à la désertion des légionnaires, et, à la grande fureur des Allemands, malmenèrent M. le Secrétaire du consulat d’Allemagne qui poussait l’impudence jusqu’à accompagner en personne les déserteurs aux bateaux allemands.

Ce fut une douche sur tout ce beau zèle, en même temps que l’occasion de soulever un grave incident.


Tœnniès à Henrici,


Casablanca, le 27 septembre 1908.

« Il s’est passé ici, avant-hier, une chose folle. Just [1] et Sievers amenaient sept légionnaires au port. Lorsqu’ils furent assis dans le canot, celui-ci tourna et tout le monde revint à terre, où les légionnaires furent arrêtés par un officier français et ses hommes, malgré les protestations de Just et ses références au consulat d’Allemagne.

« Just invoque sa situation officielle, mais l’officier le menace du revolver et les hommes déchirent ses vêtements. Pendant ce temps, le poste ferme la grande porte. Je crains que nous n’encaissions encore cela, D’ailleurs, nous ne méritons pas mieux. »


L’affaire n’ayant pas réussi, tout le monde s’excuse et s’accuse.

  1. Secrétaire du consulat d’Allemagne.