La roche diamantifère est de composition très basique, très dense, et formée surtout d’un minéral que l’on nomme le péridot. Des grenats assez abondants y sont disséminés. L’on y recueille les diamants en qualité bien faible, puisque, dans les mines les plus riches, il faut fouiller en moyenne 6 à 10 mètres cubes de roche pour obtenir un gramme de diamant. Le haut prix des diamants produits rend seul cette extraction possible et l’on comprend, dès lors, pourquoi les mineurs travaillent longtemps sans voir une pierre précieuse.
Les premières de ces « cheminées diamantifères » ont été rencontrées en 1870, dans la colonie du Cap, au milieu d’un désert, où s’élève aujourd’hui la ville de Kimberley. Là, sur un alignement Nord-Sud d’une dizaine de kilomètres, on a trouvé une dizaine de cheminées, dont les cinq plus importantes sont devenues célèbres sous les noms de Kimberley, de Beers, Bultfontein, Dutoitspan et Wesselton. Tantôt leur section de 2 à 400 mètres est circulaire comme à Bultfontein ; tantôt, elle s’allonge en forme de haricot comme à Dutoitspan (670 mètres sur 260). L’attention passionnée que ces découvertes retentissantes ont suscitée dans le monde entier, a amené un peu partout à chercher et à étudier des venues de roches semblables. Il est curieux que, jusqu’ici, ces recherches aient donné aussi peu de résultats. Les seules trouvailles ultérieures de quelque valeur ont été faites dans l’Afrique du Sud : à Jagersfontein, dans l’État d’Orange ; puis à Premier, près de Prétoria, dans le Transvaal ; enfin, avec des conditions différentes, dans l’ancien Sud-Ouest Africain allemand. Beaucoup d’autres petits gisements ont été essayés dans le Sud de l’Afrique et jusque dans le Congo belge ou le Congo français. Quelques-uns ont pu donner des espérances éphémères. Mais, au bout d’un demi-siècle, presque toute la production mondiale continue à venir des sept ou huit mêmes mines. On s’étonne encore plus que, sur les autres continents, par exemple dans la Sibérie orientale ou dans l’Inde, des formations rocheuses très analogues n’aient encore donné naissance à aucune exploitation sérieuse. Mais il faut ajouter tout de suite qu’en dehors d’une cristallisation très exceptionnellement réalisée, les particularités des gisements et, en somme, leur grande pauvreté minéralogique nécessitent, pour une exploitation durable, tout un agencement commercial et financier difficile à obtenir.