Une question, dont l’intérêt pratique est évident, concerne la répartition des diamants dans la roche, soit sur une section horizontale, soit en profondeur. Il est particulièrement important pour l’avenir d’une mine de savoir d’avance ce qui s’y passe quand on s’enfonce. La répartition en plan est ici extrêmement inégale suivant les points, ce dont on ne saurait être surpris. Maison s’étonne de constater, au contraire, une certaine constance dans la profondeur d’une même mine et, pour les différents quartiers de cette mine, sur la même verticale : constance dans la teneur et aussi dans la qualité. Ainsi, la teneur à Dutoitspan est, habituellement, deux fois plus faible qu’à Bultfontein et la valeur au carat plus de deux fois plus forte, si bien que la valeur au mètre cube de roche sera, finalement, toujours un peu supérieure à Dutoitspan. Les deux mines les plus profondes, de Beers et Kimberley, ont manifesté un appauvrissement graduel avec la profondeur qui a peu à peu abaissé la teneur (calculée en carats de 200 milligrammes par wagonnet, ou load, d’environ un demi-mètre cube) de 1 carat à un tiers de carat par « load. » Si on prend toute la suite des années depuis l’origine, on constate, il est vrai, quelques petites fluctuations dans la teneur moyenne rapportée à l’ensemble de la production : fluctuations qui peuvent tenir à ce qu’on n’exploite pas toujours également tous les quartiers de la mine. Mais, dans l’ensemble, la diminution de teneur est bien nette. Il est fâcheux d’avoir à constater que ce phénomène paraît constituer une loi générale. A Wesselton, de 1897 à 1907, on a oscillé entre 0,27 et 0,30 carat par wagonnet (load), pour avoir 0,24 depuis 1918. A Bultfontein, depuis 1901, on a eu d’abord 0,32 à 0,40 carat et, en 1920, 0,29. A Dutoitspan, depuis 1904, 0,23 à 0,26 carat et, en 1920, 0,16. A Premier, on a commencé par 1,25 carat pour arriver vite à 0,25. Pour l’ensemble de la Compagnie de Beers, cette baisse a forcé, depuis vingt-cinq ans, à doubler l’extraction pour obtenir deux fois moins de carats. Les conditions, dans lesquelles a pu se réaliser la cristallisation du diamant, ont dû être, comme je le dirai tout à l’heure, très spéciales, donc très particulières à chaque point, et il est possible, notamment, qu’il ait fallu une certaine pression, réalisée seulement dans les parties hautes des gisements sud-africains.
J’ajoute que les chiffres ci-dessus représentent des moyennes