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Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 13.djvu/433

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Chaque fleur offre au ciel son parfum qui s’exhale ;
On croit le voir
Monter en tournoyant ainsi que la spirale
D’un encensoir.

Mon âme monte, monte aussi dans ces buées,
Azur et miel.
Elle voudrait atteindre à travers les nuées,
Là-haut, le ciel...

Je resterais ainsi debout, la nuit entière,
Dans ce lac bleu
Où, fleur humaine offrant mon parfum, la prière,
Je cherche Dieu !


OÙ SONT-ILS ?


Où sont-ils, les élans divins
De la fougueuse adolescence,
Quand les fleurs, de leur chaude essence,
Enivrent ainsi que des vins,

Par ces nuits de juillet si belles
Qu’on voudrait, étouffant d’amour,
A travers la brise qui court,
Crier des choses éternelles ?

Elans de tout le cœur charmé,
De tout l’être fervent et tendre
Vers un bonheur que semble tendre
Dans ses doigts le vent parfumé !

Croyance ardente en quelque chose
De meilleur, de plus haut que nous ;
Adoration à genoux,
Soudain, devant la moindre rose ;

Rêverie au bas des cieux verts,
Quand l’âme semble en son voyage
Une barque dont le sillage
S’épanouit sur l’univers !