Il y a une grande question qui tient en ce moment les astronomes divisés, je dirais presque passionnément divisés. Il s’agit de l’étendue de l’Univers sensible, de l’Univers stellaire tel qu’il est accessible aux plus puissants instruments modernes. Les évaluations qu’on fait de part et d’autre de la barricade relativement aux dimensions du Cosmos diffèrent entre elles non pas du simple au double, mais du simple au décuple et même du simple au centuple. La controverse n’est donc pas mince, et, de prime abord, nous sommes induits par elle à approuver une remarque subtile faite par l’astronome américain D.-B. Mac Laughlin [1], dont les récentes discussions au sujet du problème qui nous occupe nous fourniront divers éléments de la présente étude.
Cette remarque, c’est que notre connaissance des corps célestes est inversement proportionnelle à la distance qui les sépare de nous. Les mouvements apparents des astres du système solaire furent familiers aux anciens. Quant à ceux des corps stellaires, ils restèrent enveloppés d’incertitude longtemps même après l’invention des lunettes. C’est Rœmer qui a marqué là le premier progrès, — progrès purement instrumental, — lorsqu’il inventa la lunette méridienne, grâce à laquelle seulement purent être déterminés les mouvements des étoiles. En fait, un temps assez long s’écoula encore après cette invention jusqu’aux observations de Bradley, qui découvrit l’aberration et de qui datent les premières données positives sur les déplacements sidéraux.
Quant aux nébuleuses qui sont, précisément, les astres sur lesquels
- ↑ Popular Astronomy, 1922, passim.