8 août. — Le président Leguia m’a invité à visiter l’intérieur du Pérou, et la Compagnie qui exploite les chemins de fer construits par l’Etat péruvien et continués par elle a mis à la disposition de l’ambassade française un train spécial très confortable, qui va nous conduire à l’extrémité Est de la voie ferrée la plus élevée du monde. Nous franchirons ainsi les sommets glacés et déserts de la Cordillère occidentale, puis nous traverserons en automobile la Cordillère orientale pour descendre dans le bassin de l’Amazone, où nous retrouverons la zone tropicale. Après une excursion entre les deux Cordillères dans le plateau peuplé de la Sierra, nous rentrerons à Lima par le même itinéraire, et notre voyage est calculé de façon à voir beaucoup de pays dans le moins de temps possible, revenant de nuit à travers le paysage que nous aurons vu de jour à l’aller, ou inversement.
Nous voici en route à six heures trente du matin ; la voie suit la vallée du Rimac, et traverse d’abord les plantations de canne à sucre et de coton, avec des vergers d’oliviers et d’arbres fruitiers et des allées de peupliers et d’eucalyptus comme dans