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que deux prêtres et quatre religieuses. Il y a eu des ingénieurs dans les mines, des colons dans le Chinchamayo, tous sont partis.

Un déjeuner nous attend à l’hôtel Roma, où j’admire de beaux balcons espagnols. C’est ici, au centre de la région la plus peuplée, la plus riche et la mieux défendue par la nature, que les conquérants bâtirent leur première ville, qui a précédé la création de Lima ; c’est ici que devrait être la capitale militaire du Pérou, car la capitale actuelle est à la merci d’un débarquement et peut être bombardée de la haute mer.

A deux heures, nous partons pour la gare : l’affluence a quadruplé depuis mon arrivée, me dit-on, et les acclamations sont encore plus ardentes. Les sociétés sportives, les élèves des écoles, toutes les associations qui ont défilé le matin devant l’Hôtel de Ville sont là pour nous faire cortège. On me montre la bannière du syndicat socialiste, qui n’était pas à l’Hôtel de Ville, et on me dit qu’elle figure pour la première fois dans une manifestation avec les sociétés bourgeoises, et que c’est l’effet de mes paroles, pourtant bien simples. Je salue militairement la bannière socialiste et je serre cordialement la main aux principaux membres du syndicat.

Le train nous ramène à Lima, où nous arrivons à 3 heures du matin avec une heure d’avance sur l’horaire prévu.


12-18 août. — Je puis rester à Lima une petite semaine et je vais en profiter pour y terminer l’œuvre de ma mission. Tout d’abord, auprès de la Colonie française, en affermissant les liens qui l’attachent à la Patrie, et en achevant de m’enquérir de ses désirs et de ses besoins, afin d’en pouvoir rendre compte à Paris. M. Dupeyrat, que l’état de sa santé éloigne des sommets trop élevés, a continué, pendant notre voyage dans les Andes, à réunir ici une somme de renseignements précieux ; quelques réceptions au Cercle français et à l’ambassade rendront le contact plus intime. Puis des représentations cinématographiques, grâce aux films excellents du service géographique de l’armée et de la propagande, montreront à nos compatriotes l’état actuel de la France, en particulier les régions dévastées avant et après les réparations.

La visite que je dois aux sœurs françaises me ramène dans les collèges de garçons et de filles, les hôpitaux, dispensaires,