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au milieu des palais, des hôtels, des plus beaux magasins, des banques, de la poste... et du Quartier général anglais.

C’est merveilleux. Mais il est trop tard pour jouir pleinement de la beauté de Cologne. Nous installer au Fürstenhof, en face de la cathédrale, et à peu de distance, — qu’on me passe le rapprochement, — de l’historique boutique de Jean-Marie Farina, nous restaurer un peu, prendre langue avec nos amis, et c’est assez, en vérité, pour la journée du vendredi.


Le samedi 16 nous trouve sur pied d’assez bonne heure pour que nous puissions faire une tournée dans les banques, — il s’agit d’avoir le plus de marks possible pour un billet de cent francs : nous en trouvons 47 200, en fin de compte, — avant d’aller voir le représentant du haut-commissaire français de Coblence, à qui notre visite a été annoncée.

M. A... nous reçoit, — officieusement, j’ai à peine besoin de le dire, — de la manière la plus courtoise et nous met, en quelques mots, au courant d’une situation assez particulière, que nous ne connaissions encore qu’imparfaitement.

Il paraît qu’à la réunion du mois de juillet, à Aix-la-Chapelle, le succès, très marqué, de la délégation de notre Comité n’avait pas laissé d’indisposer les représentants de certain parti, actif, patriote et quelque peu ambitieux, semble-t-il, chez nos voisins de Belgique. On nous signale donc, discrètement, l’intérêt qu’il y aurait à laisser, cette fois, la parole, — exclusivement, — à l’élément belge, à supposer que cet élément soit représenté, le lendemain dimanche, à la réunion de Bonn.

J’avoue que je suis surpris et je n’en fais pas mystère. Qu’est-ce que cette jalousie et en quoi l’avons-nous méritée ? Nos délégués ont dit, à Aix-la-Chapelle, leur sympathie pour le mouvement autonomiste rhénan. Personne, que je sache, n’a empêché les délégués du parti belge en question d’en faire autant. Les choses se présenteront-elles différemment à Bonn ? Ce n’est pas probable. En tout cas, invités par M. Smeets et désireux de ne le gêner en rien, nous nous en tiendrons aux indications qu’il voudra bien nous fournir, cet après-midi.

Il y a un peu moins d’un an, j’assistais à une réunion de la ligue des associations patriotiques françaises. Un orateur belge y prit la parole. C’était l’un des écrivains les plus populaires de la Wallonie, M. des Ombiaux. Dans son allocution, d’ailleurs