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AUTOUR DU CONTINENT LATIN
AVEC LE « JULES MICHELET » [1]

IV [2]
AU PÉROU : LA QUESTION DU PACIFIQUE

Le Chili et le Pérou, tous deux formés des débris de l’empire colonial espagnol, sont unis par une communauté de langue, de religion et d’origine. Toutefois les conquérants se dirigèrent de préférence vers le climat le moins différent de celui de leur pays natal ; les Basques et les Asturiens s’éloignèrent davantage de l’Équateur, vers le Sud, donc au Chili ; les Castillans et surtout les Andalous, restant plutôt au Pérou. Ils trouvèrent au Nord les Indiens Guetchuas, étroitement disciplinés par la dynastie des Incas, et dont les qualités étaient surtout passives ; les guetchuas n’offrirent aucune résistance à la domination espagnole et ne se révoltèrent que par sursauts, brusques et violents il est vrai, mais rares, et dont l’explosion fut cruellement réprimée par le pouvoir central de Lima ; les métis furent nombreux, mais la majorité de la population reste purement indienne et parle sa langue, le guetchua. Au Sud au contraire, les farouches Araucans luttèrent pour leur indépendance jusqu’à l’extermination presque totale ; ces luttes continuelles gardèrent aux conquérants espagnols toute leur énergie et ils se mélangèrent à une race plus guerrière que celle du Pérou. En outre.

  1. Copyright by général Mangin, 1922.
  2. Voyez la Revue des 15 septembre, 1er octobre, et 1er décembre.