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Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 13.djvu/885

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durée du travail, hygiène, droit syndical, etc., pour examiner les mesures de discipline prises envers certains ouvriers, mesures qui ne pourront être définitives qu’après leur approbation.

Dans la période de chômage, la direction devra se concerter avec elles, soit pour établir un roulement, soit pour diminuer les heures de travail, soit pour établir une sélection entre les ouvriers. Les commissions auront aussi connaissance de l’ordre d’inscription des ouvriers venus demander du travail et pourront s’assurer que l’équité est observée dans l’ordre des embauchages.

Enfin, les conditions de salaires établies, les commissions seront qualifiées pour en contrôler l’application, comme pour apprécier les exceptions regardées comme inévitables.

L’Union des industries métallurgiques et minières répondit en discutant point par point ces prétentions. Tout d’abord, la crise de chômage, prétexte invoqué pour demander l’institution des commissions ouvrières de contrôle, procède d’un ensemble de phénomènes économiques, lesquels intéressent le monde entier : l’action que pourraient exercer sur eux ces commissions seraient pratiquement nulles.

Quant à la prétention de faire assurer l’observation des lois de protection ouvrière par une délégation des ouvriers syndiqués, elle est inadmissible, une catégorie spéciale de citoyens ne pouvant pas prétendre au privilège de se substituer à l’Etat : « Ce serait proprement faire acte d’anarchie. »

Enfin, malgré les précautions prises par la Fédération des métaux pour différencier les commissions qu’elle recommande de celles qui ont donné en Russie des résultats si déplorables, ces commissions seraient fatalement entraînées, bon gré, mal gré, à installer dans les usines ces soviets que les communistes veulent imposer par la violence.

La Fédération des métaux répondit en invoquant les droits de la démocratie, qui doit pénétrer dans les établissements industriels comme dans la vie politique. — Le point faible de cet argument est que la G. G. T. elle-même limite l’exercice de la souveraineté du peuple à la faible minorité que représentent les ouvriers syndiqués.

Il y eut à ce propos entre les éléments divers de la G. G. T. des dissensions bien significatives sur la portée de la campagne menée en faveur des Conseils d’ouvriers. Les dirigeants de la Fédération des métaux ont été violemment attaqués par les