Page:Revue des Romans (1839).djvu/104

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conservant sa coquetterie tout entière. Un aventurier français, Alberti, qui se qualifie émigré et fils d’un grand seigneur dont il n’est que le bâtard, ayant commis plusieurs crimes, mais doué de tous les agréments que la nature puisse donner, convoite la fortune de Mme  de Palastro. Cette dame est injustement inscrite sur une liste de proscription. Alberti, informé du danger qu’elle court, l’enlève pendant la nuit, la conduit en lieu sûr, et là, en lui apprenant le service qu’il vient de lui rendre, lui déclare en même temps l’amour qu’il a conçu pour elle. Elle repousse d’abord cette idée qui la flatte, puis s’y accoutume, puis devient follement éprise du séducteur. L’erreur dont elle a failli être la victime est reconnue, et elle rentre paisiblement dans son palais, après s’être unie à son cher ravisseur par un mariage secret. Cependant Alberti est déjà marié, et sa femme découvre sa retraite ; pour éviter un éclat funeste, il décide Mme  de Palastro à recevoir chez elle cette infortunée, qui devient la compagne d’une jeune et jolie pupille de cette dame, dont Alberti est amoureux, et dont la vertu court avec lui les plus grands dangers. Chacune de ces trois femmes, se croyant des droits sur Alberti, est jalouse des prétentions que laissent apercevoir les deux autres ; leur société devient un véritable enfer dont Alberti est le démon. Ce monstre, pour satisfaire ses passions effrénées, et dans le but de pourvoir à sa propre sûreté, fait mourir de douleur et de mauvais traitements sa première femme, empoisonne la seconde, compromet sa maîtresse au point de ne lui laisser que le cloître pour asile, et finit par se punir lui-même en se brûlant la cervelle.

Nous connaissons encore de Mme  de Brécy : *L’Origine de la Chouannerie, 2 v. in-12, 1803.

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BRÈS (Jean-Pierre), né à Limoges en 1785.


HISTOIRE DES QUATRE FILS AYMOND, in-8, fig., 1827. — De toutes les réputations chevaleresques que nous offre l’histoire du moyen âge, il en est peu qui soient aussi répandues que celle des quatre fils d’Aymond. C’est cette histoire que M. Brès a entrepris de rajeunir, en la mettant en français plus moderne, en faisant disparaître les nombreux anachronismes qu’y avaient successivement introduits plusieurs éditeurs ignorants.

LA DAME BLANCHE, chronique des chevaliers de l’Écusson vert, in-18, 1829. — On sait que l’enlèvement de la duchesse de Beaufort, par le comte de Périgord, fut le sujet d’une ligue qui prit le titre de l’ordre militaire de la Dame Blanche à l’écusson vert. L’esprit de cette institution, outre son but spécial, qui était de retrouver et d’arracher la duchesse de Beaufort des mains de son ravisseur, pour la remettre à son amant le brave G. de Boucicaut,