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cueillir une succession à la Martinique. Peu après son arrivée, elle s’embarque de nouveau, aborde chez les sauvages, qu’elle entreprend de civiliser et dont elle devient la souveraine. Le nouvel empire ne prospère pas ; la reine, détrônée et devenue veuve, est trop heureuse d’épouser un gouverneur espagnol qui la ramène à Madrid. Elle revient en France par mer, est accueillie par une tempête, fait naufrage, et toute sa fortune est engloutie. Arrivée à Paris, elle met un louis à la loterie, gagne un terne de 132 000 livres, qu’elle dissipe en prodigalités. Enfin, après avoir été souffleuse de comédie, elle se fait maîtresse de pension, à la grande satisfaction de tous les pères et mères qui lui confient leurs filles, pour puiser chez cette institutrice de nouvelle espèce des leçons de prudence, de modération et de sagesse. — Tout cela n’est ni bien neuf, ni bien moral, ni bien piquant ; et malgré les innombrables aventures de l’héroïne, ce livre a le grand défaut d’être dénué d’intérêt.

On a encore de cet auteur : Le nouveau Roman comique, 2 vol. in-12, 1799. (Nouv. éd.) 4 vol. in-12, 1801. — Madame Botte, 4 vol. in-12, 1800. — *Les quatre Cousins, 2 vol. in-12, 1800. — Les Amants du faubourg Saint-Marceau, 4 vol. in-18, 1801. — *Ma Tante Geneviève, 4 vol. in-18, 1801. — Ménage diabolique, 2 vol. in-12, 1801. — Les Mille et un guignons, 4 vol. in-12, 1806.

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DROUINEAU (Gustave), né à la Rochelle.


ERNEST, ou les Travers du Siècle, 5 vol. in-12, 1829. — Ernest est le fils d’un honnête épicier de la Rochelle, qui aime l’aimable et douce Marie, compagne des jeux de son enfance et fille d’un ami de son père. L’enthousiasme des bons parents du jeune homme pour ses succès au collége et son talent poétique ; sa liaison avec un jeune avocat, dont la perversité se déguise sous des formes séduisantes ; son voyage dans la capitale, où il se livre imprudemment à des liaisons dangereuses ; l’enivrement d’un premier succès littéraire, qui lui fait entrevoir la possibilité d’arriver à la fortune et à la gloire, et qui le porte à dédaigner la position sociale où il est né et l’emploi modeste de notaire de province que lui destinait le père de Marie avec la main de sa fille ; le contraste de la vie dissipée d’Ernest avec celle de son cousin Elvin, qui dirige lui-même l’exploitation de son domaine et vit heureux parce qu’il a su borner ses désirs ; la peinture fidèle d’un salon et de quelques roués de Paris ; des observations judicieuses et des vues pleines de sagesse sur les vices de notre système d’éducation et d’instruction ; l’intérêt qu’inspire un jeune homme né bon et vertueux, qui se laisse entraîner par les séductions d’un monde