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DORION (A. Aug.), né à Nantes.


PERKIN WARBEC, roman historique, 3 vol. in-12, 1819. — Le sujet de ce roman est pris dans l’histoire d’Angleterre, et les événements se passent sous le règne de Henri VII. Quelques années après le court succès de Symnel, fils d’un simple boulanger, qui se présenta comme un rejeton de la maison d’York, la duchesse de Bourgogne, qui ne cessait de susciter au roi des prétendants à la couronne, en fit paraître un nouveau, un juif de Tournay, nommé Perkin Warbec, dont les traits offraient une singulière ressemblance avec ceux d’Édouard IV, mort dans la tour de Londres. Perkin Warbec, dressé à jouer le rôle de duc d’York, fut envoyé en Irlande pendant que Henri VII portait ses armes en France. Après une tentative infructueuse sur la côte de Cork, il repassa en Irlande, de là en Écosse, et réussit alors au delà de ses espérances ; après une alternative très-prolongée de succès et de revers, il se trouva réduit aux dernières extrémités. Henri lui fit offrir la vie, à condition qu’il se remettrait entre ses mains. Perkin accepta et fut conduit à Londres. On le promena sur un cheval dans les principaux quartiers de la ville, pour le faire voir au peuple. Au bout de quelques mois, Perkin parvint à s’évader de la Tour, mais ayant inutilement cherché à passer sur le continent, il fut repris de nouveau, s’évada encore et finit par être pendu. Tel est le héros de M. Dorion a choisi ; il suit le jeune Warbec depuis la ville de Tournay, où il vivait au sein d’une famille paisible, jusqu’à la place de Tyburn, où se termine sa fatale histoire ; et cette longue et aventureuse carrière fournit à son historien plusieurs situations intéressantes.

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DORVIGNY, né vers 1734, mort en 1812.


LA FEMME À PROJETS, ou l’Abus de l’esprit et des talents, 4 vol. in-12, 1808. — L’héroïne de ce roman, fille d’un huissier qui a fait fortune à la Martinique, reçoit une éducation très-virile à Marseille, en l’absence de ses parents. Pour mettre à profit les leçons d’escrime, d’équitation et de natation, auxquels elle est parvenue à exceller, elle s’engage comme matelot sur un bâtiment marchand. On la ramène, mais bientôt elle s’échappe de nouveau de la maison de ses instituteurs. Toujours habillée en homme, elle prend querelle dans un bal, blesse dangereusement son adversaire, et se fait renfermer. Pour sortir de captivité, elle consent enfin à être femme une fois en sa vie : elle se fait enlever et épouser par un Anglais, avec lequel elle s’embarque pour aller re-