orpheline dès le berceau. Charles est honnête et sensible, mais d’un caractère impétueux. Lina est ornée de toutes les vertus et de tous les charmes. Tous deux s’aiment. M. Albert, qui a depuis longtemps formé le dessein de les unir, croit devoir différer leur mariage jusqu’à ce que la santé de Lina, qui est chancelante, soit entièrement rétablie, et il assigne pour leur union un délai de vingt mois. Charles se désole à l’idée d’une si longue attente ; un jeune Napolitain, nommé Cazali, homme aimable, mais corrompu, a le projet de séduire Lina, et persuade à Charles de s’éloigner, pour éviter le danger d’attenter à l’innocence de sa prétendue, et le décide à partir avec lui pour Naples ; là il l’entraîne dans la débauche, et parvient à lui faire sacrifier à une courtisane une tresse de cheveux que lui a donnée sa maîtresse. Muni de cette preuve de l’infidélité de Charles, Cazali revient à Vévins, apprend à Lina qu’elle est trompée, sans pouvoir cependant la convaincre, et veut en vain arracher d’elle par la violence ce que l’artifice n’a pu lui faire obtenir. Charles, que Lina a informé de tout, provoque Cazali en duel et le tue. Son père lui pardonne, et Lina ne se montre pas moins indulgente ; mais au moment où elle va s’unir à son amant, cette intéressante jeune fille, dont la santé n’a pu supporter tant de secousses, tombe dangereusement malade et meurt. — À cette intrigue peu compliquée, l’auteur a rattaché l’épisode d’un prêtre marié dont la conduite est des plus estimables, et celui d’une famille d’émigrés royalistes en qui résident toutes les vertus, dans l’intention de prouver qu’il peut y avoir d’honnêtes gens dans tous les partis, ce que bien certainement personne n’entreprendra de contester.
LES RUINES DU CHÂTEAU DE DUNISMOYLE, ou la Famille de lord Saint-Kathteen, traduit de l’anglais par M***. — Pendant les troubles de l’Irlande, Edmond Saint-Kathteen, sous le nom de Kingsmore, a séduit une jeune et belle personne du comté d’Innisboine, et l’a abandonnée au moment d’être mère ; chassée par ses parents, elle trouve un asile chez un paysan, et meurt bientôt après, laissant une fille reconnue par son grand-père maternel, à la demande de celui qui avait dû épouser sa mère. Saint-Kathteen s’est marié dans l’intervalle ; son fils unique voit sa sœur naturelle et en devient amoureux ; son père, craignant les suites de cette passion, se décide à faire enlever la jeune personne par un de ses anciens compagnons de rébellion, capable de tous les crimes. Ce-