Page:Revue des Romans (1839).djvu/201

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lui-ci la conduit à l’extrémité de l’Irlande, où elle retrouve son frère, qui, furieux contre le ravisseur, le frappe avec violence ; mais celui-ci le serre dans ses bras avec une telle force, qu’il l’étouffe et le fait tomber sans vie à ses pieds. Arrêté sur-le-champ, il est condamné à perdre la vie. À ce dernier moment, il apprend à la jeune personne le vrai nom de son père, et lui dit qu’elle trouvera les preuves constatant sa naissance dans les ruines du château de Dunismoyle. Elle s’y rend aussitôt, et parvient à s’emparer du précieux dépôt, au moment où son père, qui en soupçonnait l’existence, allait le détruire en renversant les ruines qui le recélaient. Accablé de la mort de son fils et de la honte d’être découvert, le père expire, et l’héroïne du roman, rendue à son aïeul maternel, devient l’épouse du neveu de l’ami de son grand-père. — Cet ouvrage est peut-être un peu long, mais on y trouve des incidents du plus grand intérêt.

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DUCANGE (Victor H. J. Brahain),
né à la Haye, en 1783, mort en 1834.


LÉONIDE, ou la Vieille de Surène, 5 vol. in-12, 1823. — L’auteur nous présente, dès son exposition, un jeune mauvais sujet réfléchissant sur le triste état de ses affaires. Rodolphe a mangé son violon, sa flûte, ses fleurets ; il ne lui reste qu’à se noyer ou à se pendre : quel avenir pour un fils de bonne maison ! car Rodolphe est né d’un cardinal et d’une danseuse de l’Opéra. Tout à coup un commissionnaire entre, il lui remet une lettre du banquier Robertin. Nous pourrions bien dire ce que contient cette lettre, mais ce n’est pas le moment ; d’ailleurs Rodolphe n’est pas le héros de l’ouvrage. Ce héros est Charles, fils du banquier Robertin ; une intrigante nommée Mme Fimbec, qui s’est emparée de l’esprit du lourd financier, veut lui faire épouser Florine, fille d’une prétendue comtesse sicilienne ; mais Charles a vu à Surène, chez la vieille Mme Hébert, un ange de grâce et de beauté : c’est Léonide qu’il adore, et qu’il adorera même après son mariage. Cette Léonide est la fille de la trop sensible Lisbeth, qui… Si le lecteur veut savoir son histoire, il n’a qu’à lire le roman ; il y trouvera plusieurs situations intéressantes, des épisodes charmants qui se rattachent à l’action principale, et des caractères d’une grande vérité : l’intrigante Fimbec, l’inexplicable comtesse de Palfi, la naïve et rusée Florine, l’insouciant Rodolphe, et surtout l’ambitieux Robertin qui veut devenir banquier de la couronne, sont des originaux qu’on rencontre tous les jours dans la société, et que l’auteur a peints avec des couleurs prises dans la nature.