corde. Le hasard le jette au milieu d’une famille bienfaisante, qui l’adopte et lui donne une éducation conforme à ses bons sentiments. Avec ces avantages, il réussit à vaincre les disgrâces de la fortune, aidé d’un secours tout-puissant à cette époque, la protection d’une comtesse à la mode. Il faut voir dans le roman comment cette femme vient à bout d’intéresser pour elle-même, par un dévouement merveilleux, que l’amour le plus violent peut seul expliquer. Autour d’Édouard se groupent des personnages bien dessinés, que l’on voit toujours sur la scène, et d’autres qui n’agissent qu’un moment. L’impassible Dufresnay fait opposition à l’honnête Francastel ; celui-ci est pour la réforme, l’autre n’en veut pas, mais parce qu’il la juge impossible. Nos deux philosophes campagnards sont d’accord sur les abus ; mais l’un en rit et courbe la tête, l’autre les attaque ouvertement. L’intérêt le plus doux s’attache à la belle cousine, mère ignorée et sans le savoir d’Édouard. On s’indigne contre Desboullayes, défenseur intéressé des abus, et l’on souffre de la basse duplicité du jardinier Morin, majordome de Dufresnay, toujours habile à réussir par la flatterie ou par la ruse : que de courtisans d’autrefois et d’aujourd’hui ont leur copie dans ce Morin ! Aux amis des abus l’auteur oppose constamment un officier de fortune, parvenu par la bravoure et le hasard, à défaut de naissance ; son instruction et son mérite l’éclairent sur le vice des institutions, et il se persuade que les hommes, quand ils voudront, sauront améliorer leur sort. En attendant, tout autour d’Édouard suit le cours naturel des choses ; l’oppression dans les campagnes, les cadets sacrifiés aux aînés, l’infamie des mœurs couverte par l’éclat d’une fausse politesse, la multiplicité des lettres de cachet, tel est le spectacle que ce bon jeune homme a sous les yeux. Enfin, il retrouve une famille, et, lorsque ses vœux sont comblés, il partage l’élan de son vieux ami et se joint à la cause de la liberté américaine. — L’Aventurier est une composition ingénieuse et morale, où le romanesque des aventures est racheté par l’utilité du but, par l’agrément du style et par la vérité des peintures.
Nous connaissons encore de M. Henri Duval : Melval et Adèle, 3 vol. in-12, 1819. — Mes Contes et ceux de ma gouvernante, 3 vol. in-12, 1820. — Sophie de Blamont, 4 vol. in-12, 1820. — Monsieur Graissinet, ou Qu’est-il donc ? 4 vol. in-12, 1823.
romancière anglaise, née à Edgeworth-Town, en Irlande.
BELINDE, conte moral, 4 vol. in-12, 1802. – À dix-huit ans, Belinde fut placée par lady Stanhope, sa tante, auprès de lady Delacour, femme à la mode, jouissant d’une immense fortune et