Page:Revue des Romans (1839).djvu/240

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la meilleure traduction française). L’édition la plus estimée de l’original latin est celle in-8, Bâle, 1776. — L’Éloge de la folie, réimprimé tant de fois, et traduit dans toutes les langues, est un de ces écrits consacrés par le goût de tous les temps et de toutes les nations. Mais si ce livre fut goûté des gens d’esprit, il souleva contre l’auteur les faux dévots et les moines, dont il est une satire continuelle. Quelques portraits sont peut-être un peu trop chargés, quelques peintures outrées ; mais dans tout le reste, que de bon sens, de vérité, d’esprit, d’enjouement !

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ÉVELINES (Mme Louise).


ÉVARISTE DE MAULEY, 3 vol. in-8, 1821. — Un jeune homme d’une imagination vive aime une coquette, dont il se détache assez promptement ; mais cette femme a pris pour lui une affection peu compatible avec son caractère, et qui la porte à faire un voyage en Suisse, où elle sait qu’elle le rencontrera. Là, le jeune homme s’est de nouveau attaché, mais plus fortement et d’une manière plus durable, à une femme mariée qui possède toutes les qualités et toutes les vertus qui peuvent distinguer son sexe, et qui par conséquent ne partage point ses sentiments, ou du moins ne les laisse point apercevoir. La coquette délaissée fait tant par ses intrigues, que son ancien amant se trouve dans la nécessité de compromettre la réputation de celle qu’il aime, en se battant avec son mari, ou de manquer aux lois de ce qu’on est convenu d’appeler l’honneur, en refusant un duel. Il se délivre de cet embarras par un suicide. — Ce petit roman est agréablement écrit ; une teinte de mélancolie dans le style le fait lire avec intérêt, quoiqu’il n’y ait rien de bien neuf dans les caractères et les événements.

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FABRE D’OLIVET.


LES MONTAGNARDS DES ALPES, 2 vol. in-8, 1837. — Sous ce titre, M. Fabre d’Olivet nous a donné un roman historique, dans lequel il décrit la vaste tempête qui, soulevée au XVe siècle par le pape Innocent VIII, engloutit tout un peuple, resserré jusqu’alors entre la France et le Piémont, vivant inconnu et libre, quoique nombreux et fort, protégé qu’il était par les pics inaccessibles des Alpes, au sein desquelles il s’était créé une nationalité vigoureuse et indépendante. L’histoire de cette lutte sanglante, où éclatèrent tant de nobles et de glorieux désespoirs, et qui ne fut terminée que par l’anéantissement des Vaudois, offrait un texte de riches développements, de récits animés, dramatiques et pittoresques dont