Page:Revue des Romans (1839).djvu/292

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marier. Enfin, il ne tient pas à la marquise de Palmis, devenue veuve, de faire un second mariage, et de prendre un second mari beaucoup plus aimable que le premier, et c’est à un homme veuf qu’elle s’adresse. — La composition et le plan de ce roman sont ce qu’il y a de plus faible dans cette production. Les caractères sont ordinairement vrais, naturels, bien dessinés ; les femmes, surtout celles que l’auteur offre à notre intérêt, doivent souvent se reconnaître, et il nous semble en avoir reconnu plusieurs dans la société, parmi les plus aimables et les plus parfaites. La description de Saint-Pierre de Rome a de l’élégance et de la grandeur. La scène où Mme  de Genlis nous représente Édelie en prison et à sa fenêtre, qui est vis-à-vis de la fenêtre de son amant, causant avec lui à la manière des Orientaux, par un langage peut-être trop expressif de gestes et de fleurs, sortant sa belle tête à travers des touffes de rosiers, laissant tomber ses beaux cheveux blonds sur des roses, élevant vers le ciel ses bras d’ivoire à demi couverts de vêtements de deuil, couronnée et pour ainsi dire encadrée par un superbe horizon, serait un tableau digne de l’Albane, s’il n’était un peu chargé d’images et de couleurs.

PÉTRARQUE ET LAURE, in-8, 1819. — Un amour de vingt ans, et qui dure encore vingt-six années après la mort de celle qui l’inspire, un amour sans espérance, même quand l’héroïne vivait, puisqu’elle était mariée et trop vertueuse pour manquer à ses devoirs, l’amour d’un abbé, d’un érudit, un amour qui n’a été traversé par aucun obstacle, puisque l’obstacle insurmontable existait avant cet amour même, un amour enfin qui ne produit que des vers, charmants à la vérité, mais retraçant toujours les mêmes idées et les mêmes images, voilà tout ce que l’histoire de Laure et de Pétrarque prétendait à Mme  de Genlis, voilà le fond qu’elle s’est chargée d’étendre, de féconder, de dénaturer, d’embellir, pour en faire ce qu’on est convenu d’appeler un roman, dont le seul mérite est celui du style, toujours pur, exact, élégant et naturel.

Nous connaissons encore de Mme  de Genlis : Adèle et Théodore, 3 vol. in-8, 1782 – Les Veillées du Château, 3 vol. in-8, 1784. — Les Vœux téméraires, 3 vol. in-12, 1799. — Contes moraux et Nouvelles, 6 vol. in-12, 1802-3. — La Duchesse de la Vallière, 2 vol. in-12, 1804. — Souvenirs de Félicie, 2 vol. in-12, 1804-7. — Études du cœur humain, in-12, 1805. — Madame de Maintenon, 2 vol. in-12, 1806. — Sinclair, in-18, 1808. — Les Ermites des marais Pontins, in-12, 1814. — Voyage poétique d’Eugène et d’Antonine, in-12, 1818. — Le Comte de Corke, 2 vol. in-12 (4e éd.), 1819. — Les Veillées de la Chaumière, in-8, 1823. — Les Athées conséquents, in-8, 1824. — Les Prisonniers, in-8, 1824. — Thérésina, in-12, 1826. — Le dernier Voyage de Nelgis, 2 vol. in-8, 1828. — Les Soupers de la maréchale de Luxembourg, in-8, 1828. — Athénaïs, in-18, 1832. — Laurette et Julia, in-8, 1836.

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