Page:Revue des Romans (1839).djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


quement la nature, fit le premier connaître ses productions, et les vendit assez avantageusement pour mettre le berger d’Ettrich à même d’acheter un petit bien. Les Contes du coin du feu renferment un grand nombre de passages d’une beauté sublime ; la partie descriptive y est surtout admirable, et peut-être ne trouve-t-on chez aucun poëte moderne le tableau de la vie d’un berger tracé avec autant de charmes, autant de perfection que dans ces contes.

LES TROIS ÉCUEILS DE LA FEMME (l’amour, la science et la jalousie, traduit par Dubergier), 4 vol. in-12, 1825.

LES TROIS PÉRILS DE L’HOMME (amour, guerre et sorcellerie), traduit par le même, 4 vol. in-12, 1824. — La conception de ces deux romans est puissante, les éléments d’une belle œuvre s’y trouvent ; mais le monde invisible et le monde visible s’y entre-choquent, sans qu’une harmonie mystérieuse les unisse, sans que l’ensemble ait un caractère de grandeur et de simplicité. Hogg est original ; il n’emprunte, il ne détourne, il ne copie rien à personne ; il vit sur son propre fonds. Dans toutes ses fictions on découvre un sentiment d’innocence pastorale et de grâce naïve, dont la Brownie de Rodsbeck est un modèle achevé. Quand il lui plaît de rester simple, personne ne le surpasse. Quelques-uns de ses contes des Nuits d’hiver sont charmants ; son Tondeur de laine est un chef-d’œuvre dans son genre. Il n’est jamais plus grand ni plus poétique que lorsqu’il fait planer sur les scènes champêtres un monde surnaturel rempli d’élégance et de charme.

Séparateur

HOLCROFT (Thomas), romancier anglais du XVIIIe siècle.


LE FILS PERVERTI PAR SON PÈRE, trad. par Bertin, 4 vol. in-12, 1810. — Dans ce roman, un père, espèce de chevalier d’industrie, apprend à son fils à fixer par son adresse l’inconstance de la fortune et à corriger les incertitudes du sort. À ce père, l’auteur oppose une mère vertueuse et sensible, dont les vertus touchantes, la résignation parfaite, servent, dans l’âme du jeune homme, de contre-poids aux mauvais exemples et aux mauvais conseils du père. Ce père est tué en duel, la mère meurt de chagrin, et le jeune homme reste livré à lui-même. On conçoit ce qu’il peut résulter de dramatique d’un pareille situation. Milfort, le héros du roman, est tour à tour sous la double influence des bons exemples et des mauvais conseils qu’il a reçus dans sa première jeunesse. Livré à lui-même, né avec des passions vives, il ne peut manquer de commettre de grandes fautes ; cependant quelque honteux que soient les moyens dont il se sert pour fournir à ses dépenses, il