Page:Revue des Romans (1839).djvu/400

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faire violence, se précipite dans un lac voisin et s’y noie. — Tels sont les personnages et les principaux incidents de ce roman, où M. Paul de Kock semble avoir abandonné le genre gai pour l’atroce et l’horrible : heureusement qu’il est revenu plus tard à son premier genre, qui est de beaucoup le meilleur.

JEAN, 4 vol. in-12, 1828. — Le sujet de ce roman est tout entier dans le vers de Legouvé qui lui sert d’épigraphe :

Notre gloire est souvent l’ouvrage d’un sourire.

Jean Durand est le fils d’un herboriste fort riche : l’auteur nous rend témoin de sa naissance et de son éducation, qui est tout à fait manquée. Jean ne veut rien apprendre ; il ne se plaît que dans la société des mauvais sujets comme lui, prend toutes les habitudes des halles, jusqu’au moment où il rencontre Mme Dorville, jeune veuve dont les charmes et la conversation agissent sur lui à tel point, qu’il se renferme une année dans son cabinet pour acquérir, à force de travail, les connaissances et les bonnes habitudes qu’il a dédaignées dans son enfance. Il devient ainsi un jeune homme de meilleur ton, rempli de raison et de connaissances, et finit par se marier avec Mme Dorville. — Il y a des chapitres écrits avec un rare bonheur dans ce roman, qu’on lit d’un bout à l’autre avec plaisir.

FRÈRE JACQUES, 4 vol. in-12, 1829. — Édouard de Merville et son frère Jacques offrent l’image de ces familles où, de deux enfants, l’un est chéri, tandis que l’autre est un objet d’aversion ; l’enfant de prédilection devient souvent un mauvais sujet, le fils abandonné devient au contraire fort intéressant. Édouard s’abandonne à la débauche ; il fréquente les maisons de jeu, s’associe aux fripons, et finit par commettre des crimes qui le forcent à se donner la mort pour éviter l’infamie. Frère Jacques suit la carrière des armes, revient plus chargé de gloire que de richesse, mais il prouve par ses actions, dit l’auteur, qu’une tête à moustaches est presque toujours accompagnée d’un cœur aussi sensible que généreux. — L’auteur semble prendre du plaisir à faire tour à tour rire et pleurer ses lecteurs. Le roman commence gaiement et ne finit pas de même. Il est rempli de tableaux pris dans toutes les classes de la société, d’observations fines, de remarques spirituelles ; et quoique la vérité de certains détails soit parfois un peu nue, le but de l’ouvrage est cependant très-moral.

NI JAMAIS NI TOUJOURS, 2 vol. in-8, 1835. — Arthur est un jeune homme de vingt-huit ans, assez bien tourné, faisant des romans, des vaudevilles, et jouissant de quatre mille livres de rente. Son père, le baron d’Harleville, qui voulait que son fils devînt colonel, le chasse de chez lui, et lui défend même de