Page:Revue des Romans (1839).djvu/428

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d’une coquette. Les détails sont pleins de charme, de sentiment et de vérité ; le dénoûment est inattendu, dramatique, déchirant. On doit féliciter M. Jules Lacroix du bon emploi qu’il a fait cette fois de son talent.

LE FLAGRANT DÉLIT, 2 vol. in-8, 1836. — Un chevalier d’industrie, qui se décore du titre de marquis et de plusieurs croix, se fait admettre à la cour, et fréquente, à ses moments perdus, les salons de la finance ; il jette de la poudre aux yeux d’un opulent banquier, et parvient à épouser sa fille, ange de pureté et riche à millions. Cet ange apprend que son mari est un joueur, un libertin, un faussaire et un bigame, cependant elle reste fidèlement attachée à ses devoirs. Mais le marquis d’Abletour voudrait disposer de la fortune de sa femme, et pour cela il faudrait que sa femme mourût. Un jour donc que Mme d’Abletour avait reçu la visite d’un beau jeune homme, et causait fort innocemment avec lui dans son salon, d’Abletour entre armé de deux pistolets, et tue sa femme et le jeune homme. « Je les ai surpris en flagrant délit, » dit-il, en se plaçant sous la protection de l’article 324 du Code pénal. La justice l’absout, le monde l’approuve, et il hérite paisiblement des grands biens de la femme qu’il a assassinée. Le marquis est ensuite nommé ambassadeur ; mais la Providence ne permet pas que le crime prospère plus longtemps ; le marquis meurt bientôt broyé par les rouages d’une filature.

LES PARASITES, 2 vol. in-8, 1837. — Monsieur et madame de Rougemont, vieux époux d’humeur différente, sont environnés de commensaux qui font honneur à leur table et convoitent leur succession. M. Rougemont est le meilleur des hommes ; depuis quarante ans il plie et tourne devant toutes les volontés de sa femme, et ne connaît qu’un seul plaisir, celui de la pêche à la ligne. Mme Rougemont est une petite vieille sèche et revêche, qui gronde sans cesse, est très-assidue aux exercices de piété, fait des aumônes ostensibles à sa paroisse, et laisse mourir de misère sa sœur, parce qu’elle s’est mariée contre son gré à un colonel de hussards, qui l’a laissée veuve avec un enfant. Après la mort de cette sœur, Mme Rougemont recueille sa nièce Pauline, jeune fille de quinze ans, héritière naturelle de la succession de la dévote, si les parasites n’étaient là. Ces parasites sont au nombre de quatre : Cleuré, prêtre ivrogne et glouton ; la comtesse de Charbois, dévote entre deux âges, soi-disant nièce du curé ; M. Robin, qui cache beaucoup de finesse sous l’enveloppe d’un rustre, et M. Montalbert, parasite de quatre-vingt-dix-sept ans. Ces quatre personnages dînent trois fois par semaine chez Mme Rougemont. Peu après l’arrivée de Pauline, la société fut augmentée d’un nouveau personnage, le baron de Cornille, jeune dandy de vingt-trois ans,