Page:Revue des Romans (1839).djvu/429

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qui passe l’hiver à Paris, et qui, le reste de l’année, fait des économies dans son vieux manoir, ce qui ne l’a pas empêché d’avoir déjà mangé la moitié de son patrimoine. Le dandy demande à Mme Rougemont sa nièce avec deux cent mille francs de dot ; la bonne tante lui rit au nez ; le dandy ne se décourage pas ; mais tous ses succès se bornent à faire partager son amour à Pauline, dont la destinée ne devait pas être heureuse. Un jour, M. Rougemont fut entraîné dans les flots et périt en se livrant à sa passion favorite. Mme  Rougemont ne lui survécut pas longtemps : elle laissa tous ses biens aux parasites et pas une obole à sa nièce, qui fut réduite à se faire sœur de charité.

Nous connaissons encore de cet auteur : Une Grossesse, in-8, 1833. — Corps sans âme, 2 vol. in-8, 1834.

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LADOUCETTE


PHILOCLÈS, imitation de l’Agathon de Wieland, 2 vol. in-8, 3e édition, 1820. — Le roman d’Agathon est un des ouvrages de Wieland les plus estimés des Allemands, et celui où brillent peut-être avec le plus d’éclat son imagination féconde, la grâce et la facilité de son style, la richesse de ses idées. L’auteur de l’imitation d’Agathon a fait quelques suppressions pour mettre cet ouvrage à la portée des lecteurs français, mais il s’est toujours attaché à conserver les beautés de l’original. On assure que Wieland, à qui M. Ladoucette dédia les deux premières éditions de Philoclès, témoigna sa satisfaction de ce qu’on avait ainsi approprié au goût des Français son ouvrage chéri.

LE TROUBADOUR, ou Guillaume et Marguerite, in-12, 1824. — Dans un village de la Provence, formé des débris de la ville romaine de Mont-Seleucus, était né Guillaume, issu d’une ancienne famille tombée dans l’indigence ; il errait au milieu d’anciens monuments, lorsqu’il entendit chanter le célèbre troubadour Olivier, qui le prit avec lui en qualité de jongleur. Nos voyageurs parcourent le Languedoc et la Provence ; après diverses aventures, Guillaume devient épris à la cour du roi d’Aragon d’une demoiselle d’honneur, nommée Marguerite. Forcé de se séparer d’Olivier, il va à Paris, assiste aux noces de Louis VII et d’Alix de Champagne ; il revient ensuite en Provence, où il trouve Marguerite mariée au comte Raymond, dont il devient l’écuyer. Il sauve cette belle des chaînes des Sarrasins ; mais le comte s’étant aperçu de leur intelligence, fait tuer Guillaume en traître, lui arrache le cœur, et le fait servir au repas de Marguerite. Lorsqu’elle vient à connaître cette atrocité, son désespoir éclate, elle s’élance vers le balcon, en pressant sur ses lèvres sa croix de cristal, et se préci-