Page:Revue des Romans (1839).djvu/459

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et dans ce frère il retrouve un rival qui lui a ravi sa fiancée des Antilles. Le choc des passions, les tempêtes et les soulèvements de la mer se disputent l’intérêt et l’émotion du lecteur dans ce roman, qui est suivi de plusieurs nouvelles. La première, Noémie à Biafra, est un épisode de la traite des noirs ; le baptême équatorial est une peinture de mœurs très-plaisamment détaillée. Le Corsaire et le Fanfaron, le Lougre curieux, un Grain blanc sous la ligne, les Requins, et une Soirée à l’île de France, complètent la série d’aventures, de traditions et de scènes de la vie maritime qui terminent les deux volumes de ce roman nautique, dédié à notre habile peintre de marines, Théodore Gudin.

Nous connaissons encore de M. J. Lecomte : L’Île de la Tortue, roman maritime, 2 vol. in-8, 1837.

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LEDHUY (Carle).


LA BELLE PICARDE, 2 vol. in-8, 1837. — Raoul et Henriette de Roucy, orphelins, mais orphelins ayant patrimoine et noblesse, ont été placés sous la tutelle du comte de Lameth, vieillard avide et ambitieux. En peu d’années le jeune Raoul a gaspillé en folles dissipations la fortune de ses pères. Lameth a su mettre à profit cette passion effrénée du luxe et de dépense, et il est devenu possesseur des biens de Raoul, que le désespoir, la misère et l’exaltation d’une tête ardente ont associé à une bande de bohémiens. Après un long exil, Raoul revient en France. Henriette, trop faible et trop naïve pour lutter de persévérance et d’habileté avec Lameth, s’est laissé vaincre ; elle a donné sa main au vieillard. Pendant que se passe dans les larmes la triste destinée que lui a faite son inexpérience de jeune fille, une nouvelle, qui pour elle est presque le bonheur, lui parvient ; son frère Raoul est de retour, il veut la voir. Un rendez-vous est arrêté. Le vieux Lameth surprend les mystérieuses démarches de sa femme ; sa jalousie s’éveille, il se croit trahi, prépare à celui qu’il pense être l’amant de sa femme un guet-apens, et tout se termine par un carnage général.

On a encore de cet auteur : Chroniques du château de Coucy, in-8, 1835. — Comment meurent les femmes, 2 vol. in-8, 1836.

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LÉE (Henriette), romancière anglaise


LE MEURTRIER, trad. de l’anglais, 2 vol. in-12, 1824. — Le plus bel éloge qu’on puisse faire de ce roman, c’est de citer le témoignage de lord Byron, consigné dans la préface de la tragédie de Werner. « Je crois, dit-il, que c’est à l’âge de quatorze ans que