roman est simple, mais assez intéressant cependant pour soutenir l’attention du lecteur jusqu’à la fin.
*LES MÈRES DÉVOUÉES, ou Histoire de deux familles françaises, 3 vol. in-12, 1814. — Par suite d’un naufrage, les acteurs de ce roman sont jetés dans une île déserte, privée de toute communication avec le reste de l’univers ; mais plus attentif que l’auteur de Robinson, celui des Mères dévouées a soin de les fournir de tout ce qui peut être nécessaire aux besoins de la vie. Ses colons sont bien vêtus, bien logés, bien nourris, et forment une société dont le bonheur doit faire envie au reste de la terre ; bientôt même ils vont se multiplier, et comment y parviendront-ils ? Par deux moyens bien simples, l’adultère et l’inceste. Rien de plus naturel, de plus exemplaire, de plus philosophique ; c’est au moins ce qui se trouve prouvé dans le roman jusqu’à l’évidence, et les situations n’y sont pas moins décentes que les raisonnements y sont convaincants.
*LA ROCHE DU DIABLE, 5 vol. in-12, 1809. — La Roche du Diable est un refuge de voleurs ; mais quels voleurs ! ils sont commandés par un chef ; mais quel chef ! Grâces, talents, vertus, courage, force du corps : il a tout reçu du ciel. Quant à ceux à qui il commande en maître, si l’on en excepte deux ou trois qui sont d’assez mauvais garnements, aucun ne serait déplacé dans la meilleure compagnie. Ce sont des gaillards qui, au retour d’une expédition où ils ont détroussé les voyageurs, viennent causer dans un salon, raisonnent à perte de vue sur la morale en prenant du chocolat. Le fils adultérin d’un grand seigneur espagnol, lequel grand seigneur se conduit précisément comme se pourrait conduite un chef de brigands, est pris avec son gouverneur et sa maîtresse qui voyagent avec lui. On les conduit à la Roche du Diable, et de là en Afrique. Le juge gouverneur tremble un instant pour la vertu de la jeune personne, mais il se rassure quand il s’aperçoit qu’il a affaire à des brigands comme il faut. Le chef des brigands se trouve être le père du jeune homme. Il parvient à se faire nommer par le cardinal Albéroni au grade de colonel d’un régiment de hussards, composé de brigands de la Roche du Diable. Le seigneur son fils est réintégré dans ses droits ; il épouse sa maîtresse, et l’honnête professeur retourne dans sa famille.
On a encore de cet auteur : *Pauline, ou le Moyen de rendre les femmes heureuses, 2 vol. in-12, 1802. — *Sainville et Ledoux, 3 vol. in-12, 1802. — *L’Infidèle par circonstance, 3 vol. in-12, 1803. — *Eglai, ou Amour et Plaisir, 2 vol. in-12, 1807. — *Élisabeth Lange, 3 vol. in-12, 1808. — *L’Enfant de l’amour, 4 vol. in-12, 1808. —