Page:Revue des Romans (1839).djvu/475

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témoignage irrécusable, complet, incroyable, d’une horrible décadence, ce livre mérite d’être lu par les personnes d’un âge mûr, qui, à l’exception de l’intéressant épisode de Lodoïska, n’y trouveront du reste qu’un obscène récit sans vraisemblance et sans style.

On a encore de Louvet : Émilie de Valmont, ou le Divorce nécessaire, 3 vol. in-12, 1792. — Mémoires de J. B. Louvet, de la journée du 31 mai, etc., 2 vol. in-12, 1822.

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LUCHET (Auguste).


FRÈRE ET SŒUR, 2 vol. in-8, 1838. — M. Duplessis, négociant de Dieppe et ancien corsaire devenu armateur, est un vrai tyran domestique. Sa première victime est sa femme ; victime douce, résignée, modèle des épouses malheureuses, qui sait que son devoir est de souffrir, création charmante qui fait honneur au romancier. M. Duplessis a deux enfants, un fils et une fille ; son fils, qui aurait le goût de l’étude et la passion des arts, il le condamne à la vie de négoce et de boutique, et il faut que le jeune homme étouffe sa vocation, embrasse une profession qu’il déteste, parce que son père le veut ainsi. Quant à sa fille, il lui notifie un jour qu’elle doit épouser M. Valery, l’ancien commis de la maison, homme habile, qui a su se rendre nécessaire à son chef, auquel il a prêté de l’argent, et s’il retirait ses fonds, la maison Duplessis courrait grand risque de faillir à l’honneur commercial. Il faut donc que la jeune fille épouse un homme méchant, qu’elle déteste, parce que son père le veut ainsi. Mais elle a un frère, noble jeune homme dont elle connaît le grand cœur ; elle a recours à lui dans sa détresse ; il accourt, et, à force de résolution, de courage, il empêche le sacrifice de s’accomplir. Mais le père sera ruiné ; pour se venger de ses enfants, dont la résistance a fait son malheur, il les maudit et les chasse. Toutefois, après un grand nombre d’événements et de situations touchantes, le roman se termine pas un dénoûment satisfaisant.

Nous connaissons encore de M. Aug. Luchet : Thadéus le Ressuscité, publié en société avec M. Michel Masson (voy. ce nom).

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MACKENSIE (Henri), né à Édimbourg en août 1745.


L’HOMME SENSIBLE, trad. par Saint-Ange, in-12, 1775. (L’original fut publié en 1771.) — Le succès universel et durable des romans de Mackensie a marqué sa place parmi les écrivains les plus distingués de l’Angleterre ; ses ouvrages ont le rare et inappréciable mérite de l’originalité, et il s’est frayé une route qui lui appartient exclusivement. Dans les romans de cet auteur, l’attention du lecteur n’est point captivée comme dans les romans de