Page:Revue des Romans (1839).djvu/519

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Don Pedro est nommé ambassadeur à Naples, et emmène Fernand comme secrétaire d’ambassade, au moment où il était devenu amoureux d’une belle inconnue nommé Joséphine, qui paraît avoir des motifs de cacher soigneusement qui elle est. Don Carlos est resté en Espagne, et cet éloignement des deux amis motive la forme de correspondance donnée au roman. Le quatrième Espagnol est don César de Luza, père de Joséphine, qui passe pour avoir commis un horrible assassinat, dont il est innocent ; mais il n’en a pas moins été condamné et exécuté en effigie, et le gouvernement espagnol fait les plus grands efforts pour se rendre maître de sa personne. Don Pedro découvre sa retraite, s’assure de lui, et Fernand est bien étonné de retrouver dans un de ses amis, l’ermite du Vésuve, le père de sa chère Joséphine. Don César raconte à l’ambassadeur sa tragique histoire, et n’a pas de peine à le persuader de son innocence. Parmi les autres personnages qui jouent un rôle dans le roman, est Rosalie, la plus jeune des sœurs de don Fernand, fort jolie personne dont don Carlos est passionnément amoureux, mais que la fierté de ses parents ne lui permet pas d’épouser ; il tombe malade de chagrin et la langueur qui le consume le conduit aux portes du tombeau. On le croit même mort, et les pénitents viennent pour s’emparer de son corps, lorsque Fernand, qui ne pouvait croire que tout sentiment fût chez lui entièrement éteint, s’oppose avec énergie à l’inhumation de son ami, qu’il parvient, à force de soins, à rappeler à la vie. On devine qu’après le rétablissement de don Carlos, ses parents, effrayés du danger qu’il a couru, lui permettent d’épouser sa chère Rosalie. Fernand se marie avec Joséphine, dont le père est pleinement justifié, par la découverte du véritable coupable du meurtre dont il avait été injustement soupçonné. — En général ce roman a le rare mérite d’être vrai ; les faits n’en sont pas trop extraordinaires ; les sentiments, quoique vifs et profonds, n’en sont point exagérés ; et l’on peut, sinon en conseiller, du moins en permettre la lecture aux jeunes personnes, qui n’y trouveront rien qui puisse leur gâter le cœur ou leur tourner la tête.

On a encore de cet auteur : Manuscrit trouvé au mont Pausilippe, 5 vol. in-12, 1802. — Histoire d’Inès de Léon, 6 vol. in-12, 1805.

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MONTOLIEU (Isabelle Polier de Bottens, baronne de),
née à Lausanne le 7 mai 1751, morte en 1832.


CAROLINE DE LICHTFIELD, 2 vol. in-12, Lausanne, 1786. — Il y a peu de romans dont le succès soit aussi mérité et aussi généralement établi que celui de Caroline de Lichtfield. Ce roman a