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gan fait à son sexe les honneurs de son roman. Aux incertitudes, aux faiblesses de Mottram, ce grand homme manqué, elle oppose le caractère ferme et décidé d’une femme qui, saisie dès son enfance par des malheurs fort réels, n’eut pas le temps de s’amollir dans les langueurs d’une morbidité factice. Aussi la pauvre orpheline, élevée par charité dans un couvent de béguines, la pauvre demoiselle de compagnie chassée du château de Mottram pour avoir pris au sérieux la passion et les serments du jeune maître de la maison, l’artiste inconnue, qui avait été réduite à faire des copies pour quelque amateur ignorant, devient un jour, à force de patience, de courage et de vertu, princesse de Schaffenhausen. — Le roman de lady Morgan est un cadre choisi pour traiter les plus hautes questions, qui y sont tour à tour discutées avec cet aplomb qui caractérise le talent de l’auteur. Le voyage de sir Frédéric Mottram nous a valu une intéressante et complète description de la Belgique.

Nous connaissons encore de lady Morgan : O’Donnel, ou l’Irlande, 3 vol. in-12, 1815. — Fragments patriotiques sur l’Irlande, in-8, 1817. — La France, 2 vol. in-8, 1817. — Encore une Victime, ou Caroline de Brunswick, reine d’Angleterre, in-8, 1821. — L’Italie, 4 vol. in-8, 1821. — Mémoires sur la vie et le siècle de Salvator Rosa, 2 vol. in-8, 1824. — Le Livre du Boudoir, 2 vol. in-8, 1829. — La France en 1829 et en 1830, 2 vol. in-8, 1830.

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MORTONVAL, pseudonyme de Guesdon.
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MORUS (Thomas),
né à Londres en 1480, mort sur l’échafaud le 5 juillet 1535.


TABLEAU DU MEILLEUR GOUVERNEMENT POSSIBLE, ou l’Utopie de Thomas Morus, traduit par M. T. Rousseau, in-12, 1780. — 2e édit. avec des notes, in-8, 1780. — (La première édition française de l’Utopie, traduite par Jehan Leblond, fut imprimée à Paris en 1550, in-8, avec figures en bois). — Morus suppose qu’étant à Anvers il rencontrait souvent chez un ami un certain Hythlodus, autrefois compagnon d’Améric Vespuce, qui avait beaucoup voyagé et beaucoup vu. Les conversations roulaient sur des points de philosophie, sur les malheurs qui affligent l’humanité, sur les moyens de rendre les hommes meilleurs, les gouvernements plus équitables, etc., etc. Un jour, à la fin d’une de ces conversations, Hythlodus conclut par dire que la société ne serait jamais bien gouvernée tant que subsistera le droit de propriété. Les interlocuteurs de cet entretien imaginaire se récrièrent, et Morus, qui s’y est donné un rôle, réfute l’idée d’Hythlodus, surtout comme impraticable. Hythlodus répond qu’il en a vu dans ses voyages