miraculeuse dans ses circonstances, mais vraie dans ses détails, simple dans son récit, racontée, presque au sortir de l’enfance, par les deux jeunes personnes qui en sont les héroïnes, avec toute la candeur de leur âge, et toute l’ingénuité de leur caractère ; recueillie, avec la même ingénuité et la même candeur, par une autre jeune personne qui, après avoir écouté cette histoire, avec toute la vivacité de sentiment qu’inspire à cet âge le récit d’événements singuliers et d’aventures touchantes, s’en rend l’historienne. — L’histoire commence à l’incendie du cap Français ; le père et la mère de Mesdemoiselles Saint-Janvier sont massacrés ; elles-mêmes, après avoir été vingt fois sur le point d’être mises à mort, sont sauvées par l’intervention de Mme Dessaline, qui parvient à les faire embarquer sur un vaisseau à la destination de New-Yorck ; mais leurs malheurs ne sont pas finis ; le capitaine les abandonne dans une île presque déserte, d’où elles sortent cependant pour se rendre à New-Yorck, où elles ne retrouvent point une parente qu’elles y allaient chercher ; on leur fait signer un engagement d’esclavage, que parvient à faire rompre le consul de France, qui les fait embarquer pour l’Europe, où une longue continuité d’heureuses destinées les dédommage de tant de cruelles souffrances, de tant de maux inouïs.
MÉMOIRES D’UNE JEUNE GRECQUE, CONTRE S. A. S. LE PRINCE RÉGNANT DE SAXE-COBOURG, 2 vol. in-12, 1823. — Ces Mémoires renferment le récit des aventures et des malheurs d’une femme jeune et belle, victime d’une situation habilement combinée, puis d’une noire trahison et d’une lâche perfidie. Livrée par son ravisseur au plus affreux abandon, placée entre sa mère âgée et souffrante, et son fils trop jeune encore pour lui servir de protecteur et de soutien, elle est réduite à la triste nécessité d’en appeler à l’opinion publique, seul tribunal où elle puisse citer son persécuteur, et d’y dévoiler la faiblesse de sa première adolescence et les crimes du père de son enfant. Nous croyons en avoir dit assez pour exciter un vif désir de lire les Mémoires de Mlle Pauline Panam, doublement intéressants par le courage que lui a inspiré son cœur maternel, et par une certaine dignité dans l’excès de l’humiliation et de l’infortune.