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pièces de théâtres dans l’ordre qu’il les a faites. — La première pièce nouvelle en 5 actes Charles et Caroline, jouée au théâtre de la République, aujourd’hui Théâtre-Français, était de lui.

PIGAULT-MAUBAILLARCQ, frère du précédent, né à Calais.


ISAURE D’AUBIGNÉ, imitation de l’anglais, 4 vol. in-12, 1812. — M. d’Aubigné, ruiné par la perte d’un procès, se retire à la campagne avec sa femme et Isaure sa fille, prodige de beauté et de vertu, dont les charmes font impression sur le comte de Montalban, riche seigneur des environs, qui lui offre son cœur et sa main. Isaure aime Alphonse de Moronval, que des malheurs imprévus ont forcé de partir pour l’Amérique, où l’appelait un oncle opulent, et qui lui a mille fois répété les serments d’un amour éternel ; elle refuse dont positivement les offres de Montalban. Au moment où elle sacrifie tout à son amant, elle apprend qu’il est sur le point de se marier avec une riche héritière ; Montalban essaie de profiter de l’indignation d’un amour offensé, et réitère ses propositions ; Isaure est décidée à les rejeter, lorsque son père, poursuivi par des créanciers impitoyables et menacé d’être chassé de son dernier asile, tombe malade et expire au moment où Montalban venait d’acquitter toutes ses dettes. Isaure se décide alors à faire le bonheur d’un homme qui mérite tant d’être heureux, et devient comtesse de Montalban. Cependant Alphonse, auquel effectivement un riche mariage avait été offert, le refuse, réalise sa fortune et s’embarque pour la France, où en arrivant il apprend le mariage d’Isaure. Égaré par sa passion, il insiste pour avoir une dernière entrevue, en menaçant de se tuer si Isaure s’y refuse ; elle cède ; le jour et l’heure sont fixés où elle va recevoir le dernier adieu d’Alphonse, mais un ami perfide en instruit Montalban, qui, en se rendant sur le chemin que doit traverser Alphonse pour arriver au rendez-vous, découvre qu’il n’y a rien que d’innocent dans l’entrevue qui doit avoir lieu ; il s’élance alors pour s’opposer aux tentatives de cet ami qui lui a promis de le venger, lorsque celui-ci, croyant reconnaître en lui Alphonse, le blesse mortellement ; l’infortuné mari est rapporté chez lui expirant, et là il ordonne par son testament, qu’après son veuvage Mme Montalban épousera Moronval. — Ce dénoûment est digne du mélodrame le plus misérable ; mais en somme le livre se fait lire jusqu’à la fin, ce qui le distingue de quelques-unes de ces productions si prodigieusement stupides qu’on publie depuis quelques années.

On a encore de cet auteur : La Famille Wieland, 4 vol. in-12, 1809.

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