Page:Revue des Romans (1839).djvu/587

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Pour se venger, il décide M. d’Apremont à épouser Adélaïde, qui est forcée, bien à regret, de consentir à ce mariage. De son côté, Jules tombe dans les filets d’une coquette, qui le rend père un peu plus tôt qu’il ne croyait. Cependant des Adrets veut recueillir le fruit de ses artifices ; afin de se rendre maître d’Adélaïde, il excite la jalousie de son mari, suscite mille tracasseries, brouille et bouleverse tout. Investi d’une place qui lui donne une grande importance, il fait arrêter M. d’Apremont. Adélaïde est réduite à solliciter ce vil scélérat, qui met un prix à sa faveur ; le traître obtient tout d’Adélaïde, et M. d’Apremont n’en est pas moins fusillé. Adélaïde s’enfuit à Meaux, où elle retrouve son père et son amant. Des Adrets arrive aussi au quartier général russe, où il est arrêté et pendu comme espion. Jules, redevenu libre par la mort de sa femme, revient à ses premiers sentiments, et, malgré la confession générale que lui fait Adélaïde, il n’en persiste pas moins à rester attaché à sa maîtresse.

LE BEAU-PÈRE ET LE GENDRE, 2 vol. in-12, 1822. — Pigault-Lebrun et Victor Augier, son gendre, se sont réunis pour faire paraître ces deux volumes, composés de mélanges et de sujets divers, soit en vers, soit en prose. On y trouve des chansons bien tournées, des élégies, des épîtres, et le premier chant d’un poëme que l’auteur n’a pas terminé. Parmi les nouvelles, nous citerons la Guerre aux mots, qui commence le premier volume ; c’est une critique ingénieuse de la fausse application que l’on fait de certains termes qui, dans l’origine, avaient une acception autre que celle qu’on leur donne aujourd’hui ; Chilpéric, petit roman qui compose à lui seul un volume, dont le fond est plein d’intérêt, et qui abonde, comme tous les ouvrages de Pigault, en observations philosophiques, en peintures de mœurs, en traits spirituels, en aperçus fins et gracieux, et dont les tableaux, d’un genre un peu plus sévère que ceux de Jérôme ou de la Folie espagnole, sont remplis de charmes et de vérité. Il y a plus de goût dans le choix, de réserve dans l’expression, et la gaze qui devrait toujours couvrir les scènes voluptueuses, n’y est jamais entièrement déchirée.

Voici la liste complète des romans de Pigault : Le Danger d’être trop sage, conte, in-8, 1787. — L’Enfant du Carnaval, 2 vol. in-8, 3 vol. in-12, 1796. — Les Barons de Felsheim, 4 vol. in-12, 1798-99. — Angélique et Jeanneton, 2 vol. in-12, 1799. — La Folie espagnole, 4 vol. in-12, 1799. — Cent vingt Jours, 4 vol. in-12, 1799. — Mon oncle Thomas, 4 vol. in-12, 1799. — Monsieur Botte, 4 vol. in-12, 1802. — Jérôme, 4 vol. in-12, 1804. — Une Macédoine, 4 vol. in-12, 1811. — Tableaux de Société, 4 vol. in-12, 1813. — Le Garçon sans souci, 2 vol. in-12, 1817. — Monsieur de Roberville, 4 vol. in-12, 1818. — Nous le sommes tous, ou l’Égoïsme, 2 vol. in-12, 1819. — L’Officieux, 2 vol. in-12, 1818. — L’Homme à Projets, 4 vol. in-12, 1819. — L’Observateur, 2 vol. in-12, 1820. — La sainte Ligue, 6 vol. in-12, 1829. — Contes à mon petit-fils, 2 vol. in-12, 1831. — On trouve dans ses Œuvres in-8 ses