lier charitable aidèrent beaucoup au succès de Peregrine Pickle.
FATHOM ET MELVIL, trad. par B. T. P. Bertin, 3 vol. in-12, 1799. — Si l’on s’en rapporte à la préface placée en tête de ce roman, il paraîtrait qu’il a été composé dans le but de montrer tout ce que peuvent faire le génie et la verve comique dans la peinture de la dépravation humaine : le tableau de dépravation morale que présente le comte de Fathom offre en effet des peintures du vice d’une effrayante vérité, mais c’est une espèce de souillure pour l’imagination chaste des lecteurs d’un caractère calme et vertueux. Cependant, tout en condamnant le fond de l’ouvrage et sa tendance dangereuse, on ne peut sans injustice refuser des éloges à la profonde connaissance des hommes et du monde que Smollet déploie dans l’histoire du comte de Fathom. Le récit de l’horrible aventure de la caverne des voleurs cause une sorte d’effroi sublime ; et quoique souvent imité depuis, il n’a pas encore été surpassé ni peut-être même égalé. C’est aussi dans ce roman que se trouve la première tentative faite pour rendre justice aux juifs : le Juif généreux, drame de Richard Cumberland, a eu pour modèle le digne israélite que Smollet a introduit dans l’histoire de Fathom.
VOYAGES EN FRANCE ET EN ITALIE, 2 vol. in-8, 1766. — Ces voyages se distinguent par la finesse des remarques, le sel de l’expression, le bon sens et une gaieté un peu caustique ; mais la triste situation de l’esprit de Smollet, qui venait de perdre sa fille unique, et sa mauvaise santé, le portaient à regarder avec un mépris cynique tous les objets que les autres voyageurs remarquent ordinairement avec plaisir.
*VOYAGE DE HUMPHRY CLINKER, traduit par M., 4 vol. in-12, 1826. — Cette dernière composition de Smollet est aussi la plus agréable de toutes. Dans ce charmant ouvrage, il a eu l’idée ingénieuse de décrire les différentes impressions produites sur les différents membres de la même famille, par les mêmes objets ; c’est un tableau fini où Smollet a identifié d’abord ses divers personnages et leur a donné un langage, des sentiments et un talent particulier d’observation qui correspond exactement avec leur genre d’esprit, leur caractère, leurs goûts et leur condition. Le portrait de Mathew Bramble, dans lequel Smollet a peint ses propres singularités, pratiquant sur lui-même l’analyse sévère à laquelle il soumettait les autres, est encore sans égal dans ce genre de composition. Le sens droit, la bienveillance active et les sentiments honorables dont on admire la réunion dans Mathew Bramble, font souvent perdre de vue les travers ridicules de son caractère : mais avec quelle force ils sont tout à coup rappelés à notre souvenir d’une manière inattendue ! Toutes les vieilles filles acariâtres, toutes les femmes simples et ridicules qui sont mises