Page:Revue des Romans (1839).djvu/728

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des Celtes, avec les Phocéens de Marseille. Dans le second roman, les Gaulois, Monabal, un des premiers chefs de la cité de Toulouse, veut se servir des Romains pour rejeter les Cimbres hors des contrées qu’ils envahissent. Une indiscrétion romanesque fait échouer ce plan, et plus tard, une défaite vient anéantir les derniers efforts tentés par Monabal pour l’affranchissement de son pays. — Sous les Romains la scène se passe à Nîmes, où règnent le luxe, la corruption et la tyrannie romaine. L’édile Bibulus donne une fête, et le cirque s’ouvre à la foule empressée. Aux jeux du cirque succède un festin, pendant lequel de graves et terribles événements se préparaient. Fortunata, femme de Bibulus, avait furtivement quitté la table pour aller trouver, dans un galant rendez-vous, un gladiateur qui s’était signalé aux combats du cirque. Bibulus, voulant surprendre sa femme en flagrant délit, interrompt le repas et dit à ses convives de le suivre ; mais Fortunata avait été prévenue, et au lieu d’une épouse trahissant ses devoirs, Bibulus trouva une citoyenne qui sauvait sa patrie ; le gladiateur lui avait appris qu’une conspiration se tramait, et que les conjurés, commandés par Vindex, devaient le soir même frapper l’édile, et se rendre maîtres de Nîmes. Vindex est arrêté ; mais Cnéius, pour venger sa sœur, arrivée le jour même avec lui à Nîmes et qui avait été outrageusement traitée par de jeunes patriciens, frappe Bibulus de son poignard, soulève une légion romaine, et donne le signal de la révolte des Gaules contre Néron. — La nouvelle intitulée les Chrétiens est une légende consacrée au martyre de saint Saturnin, évêque de Toulouse, et au dévouement de Sidonie et de Valérie, saintes sœurs qui de leurs pieuses mains élevèrent un tombeau au martyr de la foi chrétienne.

SATHANIEL (2e partie des romans du Languedoc), 2 vol. in-8, 1836. — L’action de ce roman se passe sous le règne de Théodoric II, roi des Visigoths. Théodoric est monté sur le trône en assassinant son frère Thorismond, et il craint que son frère Euric ne prenne le même chemin pour usurper le pouvoir, Euric, en effet, conspire contre son frère, et ne fait trêve un instant à ses projets ambitieux que pour se livrer à la passion que lui a inspirées Sathaniel, fille du Maure Haben-Moussi. Euric aimait Sathaniel et lui avait promis de l’épouser ; mais pensant que cette union ne lui serait d’aucun secours pour parvenir à ses desseins, il tourna ses vues sur Alidah, fille du comte Bold, et se disposait à la conduire à l’autel, lorsque Haben-Moussi se présenta, accompagné de sa fille, pour demander justice au roi, qui, la loi à la main, condamne son frère à exécuter sa promesse. Euric fut donc contraint de donner à Sathaniel le titre d’épouse, mais il lui assigna dans son palais le rang d’une esclave. La fille du Maure gémissait