Page:Revue des Romans (1839).djvu/764

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jours est tissue. Dans cette partie de son livre l’auteur a mis ce qu’il a vu, enduré, senti, souffert. Le roman, il est vrai, est quelque peu oublié dans ces peintures ; mais on le retrouve après la condamnation d’Alvar. Il arrive entre Toussaint le Mulâtre et la femme de son frère Alvar, ce qui était arrivé entre le nègre Toussaint et la femme de son maître Spielberg : la catastrophe qui termine le roman est amenée par ce crime héréditaire.

On a encore de cet auteur : Blanche de Saint-Simon, in-8, 1835. — L’Enfant de Dieu, 2 vol. in-8, 1836.

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TIECK (Louis), célèbre littérateur allemand.


LE SABBAT DES SORCIÈRES, chronique de 1459, in-12, 1833. — On sait que ce fut la mode au XVe siècle de brûler les hérétiques et les sorciers, qu’on désignait aussi sous le nom de Vaudois. Vers 1458, la ville d’Arras devint le principal théâtre de ces sanglantes exécutions. Une des premières victimes fut un certain ermite, nommé Robert de Vaux, qui fut arrêté et brûlé. L’évêque d’Arras était alors absent, et son diocèse était gouverné par son frère Jean, évêque de Baruth, in partibus. Celui-ci assura que Robert lui avait fait des révélations ; on arrêta une dame Catherine Deniselle, qui passait pour femme galante, un vieux peintre nommé Labitte, plusieurs vieilles femmes et quelques gens du peuple, auxquels on fit le procès, après les avoir préalablement torturés. Le 9 mai, tous les soi-disant coupables furent amenés sur un grand échafaud dressé dans la cour de l’évêché, et entouré d’une grande foule de peuple. L’inquisiteur fit un long discours pour expliquer ce qu’était la vauderie. Quand il eut fini, il interpella les accusés, et on leur demanda s’ils étaient coupables du crime dont on les accusait ; ils répondirent que oui. Alors leur sentence fut prononcée ; et ils furent retranchés de l’Église, et livrés au bras séculier. Mais lorsque ces malheureuses victimes entendirent qu’elles allaient être brûlées, elles se mirent à pousser de grands cris, accusant leurs juges, et racontant que c’était à force de tortures et de promesses qu’on leur avait arraché des aveux, mais que rien de tout ce qu’elles avaient avoué n’était vrai : elles n’en furent pas moins brûlées en protestant de leur innocence. Tels sont les faits et les personnages que Tieck a mis en scène, avec un grand talent, dans le Sabbat des sorcières. Les caractères sont parfaitement tracés. Le fanatique évêque de Baruth, le vieux peintre Labitte, sont des figures pleines de vérité.

Nous connaissons encore de Tieck : L’Abbaye de Netley, 2 vol. in-12, 1801. — Sternbald, 2 vol. in-12, 1822. — Deux Nouvelles et une pièce, in-12, 1829. — Contes d’artistes, 4 vol. in-12, 1832. — Une Vie de poëte (1832). — Contes lunatiques, 2 vol. in-12, 1834.