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MATHILDE AU MONT CARMEL, 2 vol. in-12, 1821. — Le succès prodigieux de Mathilde, l’un des meilleurs romans de Mme Cottin, a engagé l’auteur à en donner une suite : il n’a pu, sans doute, supporter l’idée de voir l’amante de Maleck-Adhel veuve à vingt ans d’un héros qu’elle n’a épousé qu’au lit de la mort, et qui n’a pu lui apporter en mariage que son dernier soupir. Mais en homme qui connaît les convenances et qui sait à quoi engage une fidélité de roman, il a donné pour successeur à Maleck-Adhel, son frère, Sélim-Adhel qui lui ressemble trait pour trait. Mathilde, trompée d’abord par cette ressemblance, aime par souvenir, et n’ayant pu donner un fils à son cher Maleck, elle lui donne un neveu. Tout cela ne se fait pas cependant sans que l’héroïne n’éprouve de fréquentes tribulations, et ne soit prise et reprise par plusieurs nobles chevaliers qui l’enferment dans une prison pour s’en faire aimer, qui la condamnent à mort pour parvenir à lui plaire.

Nous connaissons encore de cet auteur : Voyage sentimental en France sous Robespierre, 2 vol. in-12, 1799. — *Odisko et Félicie, 2 vol. in-12, 1803. — *Almed, ou le Sage dans l’adversité, 3 vol. in-12, 1817. — Idamore, 3 vol. in-12. — L’homme religieux et moral, in-8, 1829.

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VIENNET, poëte et romancier contemporain.


LA TOUR DE MONTLHÉRY, histoire du XIIe siècle, 2 vol. in-8. — Suger, Louis le Gros, Bertrade, son odieuse marâtre, Héloïse, plusieurs barons, défenseurs plus ou moins fidèles de la royauté qui cherche à se développer, ou ennemis jaloux de l’habile comte de Paris, tels sont les personnages qui figurent dans ce roman, où l’auteur a encore groupé quelques figures de convention. Au moment où commence l’action, Hugues de Cressy est seigneur de la forteresse de Montlhéry, en vertu d’une usurpation, et oppose le fait de la possession aux droits légitimes de Milon, qui est demeuré fidèle au roi, tandis que l’usurpateur déploie sa bannière parmi celles des autres barons rebelles. Milon aime Luciane, fille d’Amaury de Montfort, et en est aimé ; mais Amaury donne sa fille au comte Hugues de Cressy. Au moment où le mariage va se célébrer, Luciane réussit à s’échapper, et laisse en sa place une de ses suivantes, Bathyle, que le tyran de Montlhéry conduit à l’autel le visage caché sous le voile nuptial. La méprise est découverte. Milon, furieux, mais craignant les railleries de la joyeuse noblesse de France, épargne les jours de Bathyle, à condition qu’elle alléguera un vœu de religion pour garder son voile, jusqu’à ce qu’il ait retrouvé sa fiancée. Cette ardente poursuite, aiguillonnée par l’amour, par la honte et par la colère, forme le nœud et amène tous les incidents du drame. Luciane s’est réfugiée auprès de Suger ; pour la reconquérir, Hugues prend une part active à tous