Page:Revue des Romans (1839).djvu/788

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Avec un laquais. » Angelica s’enfuit. Le prétendu comte, que Shelton avait trompé lui-même pour en faire l’instrument de son infernale vengeance, essaye en vain de rappeler Angelica pour se justifier ; avant qu’il ait eu le temps de la revoir, Shelton le fait jeter en prison, où il meurt de désespoir. Shelton rentra dans le monde avec la satisfaction d’un homme vengé, et à l’applaudissement de tous les roués de la haute société. Pour cet excellent tour, il fut nommé président du club des Boucs, le parlement de la mode et du bon ton, l’organe absolu de l’élégante aristocratie d’Angleterre. — Angelica Kauffman est un roman remarquable par l’élégance du style, la finesse des détails, la peinture des mœurs, la création et le développement des caractères.

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WALDOR (Mme Mélanie).


LA RUE AUX OURS, in-8, 1837. L’auteur a été un peu sobre d’invention quant au fond de ce roman. Une jeune fille séduite puis abandonnée par un grand seigneur, cela n’est ni bien nouveau, ni bien moral ; mais Mme Waldor a répandu tant de goût et de finesse dans les détails, qu’après avoir lu son livre on ne peut que lui savoir gré de cette gracieuse publication.

On doit aussi à Mme Waldor : L’Écuyer Dauberon, in-8, 1832. — Pages de la vie intime, 2 vol. in-8, 1836.

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WALPOLE (Horace), littérateur anglais.


LE CHÂTEAU D’OTRANTE, in-12, réimprimé sous le titre d’Isabelle et Théodore, 2 vol. in-12, 1797. — Le Château d’Otrante n’est pas seulement remarquable comme roman rempli d’intérêt, mais encore comme le premier essai d’une fiction moderne fondée sur les anciens romans de chevalerie. Riche des connaissances acquises dans ses recherches sur les antiquités du moyen âge ; inspiré, comme il nous l’apprend lui-même, par la construction romantique de son manoir gothique moderne, Walpole résolut de donner au public un exemple du style gothique appliqué à la littérature de notre âge. Son but, dans le Château d’Otrante, a été d’unir le merveilleux des aventures et le ton imposant de la chevalerie des anciens romans au développement de caractères et au contraste de sentiments et de passions que l’on trouve ou que l’on espère trouver dans le roman moderne ; d’offrir le tableau de la vie domestique et des mœurs privées dans les siècles de la féodalité, et d’animer ce tableau par l’action d’un merveilleux auquel la superstition de l’époque croyait avec une foi aveugle. Celui à qui, lors