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den-Society[1] se compose d’extraits tirés d’un paquet de manuscrits trouvés dans l’atelier d’un menuisier ; ils portaient en dehors l’inscription suivante : Marq. of Bucks on State affairs… useless, et avaient été mis au rebut. M. Gardiner, qui a le flair infaillible lorsqu’il s’agit de documents historiques, découvrit ces papiers, les examina, et y trouva les matériaux d’un petit in-4o qui ne manque pas d’intérêt. On y remarque une série de cent soixante-une lettres s’étendant depuis l’année 1607 jusqu’en 1704. La première est écrite par Jacques Ier, roi d’Angleterre, à Henri IV ; la dernière est un billet de Charles Ier au prince Robert. Un des points les plus curieux de ce recueil se rapporte au malheureux sir W. Ralegh, si connu comme écrivain et comme soldat. D’après les dépêches que M. Rawson Gardiner a publiées, il est maintenant de toute évidence que le roi Jacques envoya Ralegh au supplice tout simplement pour faire plaisir à la cour d’Espagne. Le chancelier Bacon figure aussi dans le nouveau volume de la Camden ; on le voit sollicitant de Buckingham son élévation à la pairie. Le favori répond avec beaucoup de hauteur que Sa Majesté ne peut souffrir l’idée de créer des pairs à prix d’argent, quel que soit l’état de ses finances. Un peu plus loin, il est vrai, nous voyons la dignité de baron accordée à un autre individu qui avait offert au roi une somme ronde de 10,000 livres sterling.

— Le second volume des Annales Monasterii Sancti-Albani[2] vient de paraître ; on en attribue généralement la composition au moine Jean Amundesham ; mais c’est là un problème qui n’a pas encore été tout à fait décidé. Je n’ai pas besoin de rappeler ici à mes lecteurs l’importance du monastère de Saint-Alban, ses richesses, l’éclat qu’il a jeté sur l’histoire de l’église d’Angleterre ; il est également inutile que je recommande un ouvrage publié dans cette série de documents dont j’ai eu tant de fois déjà à faire ressortir la valeur. Je me contenterai de dire que les personnes qui s’occupent du moyen âge trouveront ici de quoi les intéresser. L’administration de Jean Wethamstede ne semble pas avoir été aussi irréprochable qu’on eût pu le désirer, et les indications données par M. Riley, le savant éditeur, contiennent des détails assez tristes ; mais la position d’un dignitaire de l’Église gouvernant une maison religieuse regardée comme une des principales abbayes de la chrétienté est toujours dangereuse, et Wethamstede prenait trop souvent les allures d’un monarque absolu.

— Voici un autre ouvrage appartenant à la même série[3]. La chro-

  1. The Fortescue Papers ; consisting chiefly of Letters relating to State Affairs, collected by John Packer, Secretary to George Villiers, Duke of Buckingham. Edited, from the Original MSS. in the Possession of the Hon. G. M. Fortescue by Samuel Rawson Gardiner. In-4o. (Printed for the Camden-Society.)
  2. Annales Monasterii S. Albani, a Johanne Amundesham, Monacho, ut videtur, conscripti, a. d. 1421-40. Edited by Henry Thomas Riley, M. A. Vol. II. London, Longmans and Co., 1871, in-4o.
  3. Polychronicon Ranulphi Higden, Monachi Castrensis ; together with the English Translation of John Trevisa, and of an unknown Writer of the Fifteenth Century. Edited by Rev. Joseph Rawson Lumby, M. A. Vol. III.