par l’Océan. De même que le ciel, on la divisait en quatre régions, suivant la direction même des points cardinaux. A son extrême limite, à l’Orient et à l’Occident, s’élèvent les monts Masu, qui, par leur grande porte, livrent passage au soleil, ces monts fameux, dont la cime atteint le ciel et dont le pied touche aux enfers. Au-delà des monts Masu, s’étend la région des ténèbres, si vaste qu il ne faut pas moins de vingt-quatre heures pour la parcourir dans le sens de sa longueur. La région des ténèbres aboutit elle-même aux jardins enchantés, où, après une longue éclipse, réapparaît le soleil, et à la mer, le grand fleuve. Ces terres mystérieuses étaient comme l’ ultima Thule des anciens Chaldéens. Du rivage, en suivant le chemin du soleil, c’est-à-dire en s’engageant dans la mer souterraine [1], on parvient à l’île de Samas-napistim, située au loin, à la bouche des fleuves, après une navigation de trente-cinq jours, — Gilgamès accompagné du pilote Amel-Ea l’accomplit en trois jours, — à travers l’Océan et les eaux de la mort. De cette île au puits des eaux jaillissantes, la distance est d’environ soixante heures, la même à peu près que celle qui sépare Uruk de la mer.
À l’intérieur de la terre, se place la région des enfers [2].
- ↑ Ceci résulte, du seul rapprochement des textes relatifs à l’itinéraire de Gilgamès, ainsi que de la comparaison de ces textes avec les autres documents babyloniens. Cf. en particulier l’Hymne au Soleil, publié et traduit par R. E. Brünnow dans Zeits. f. Assyr. 1889, p. 1 et suiv. Nous comptons revenir ailleurs sur ce sujet et en fournir une preuve complète.
- ↑ Les enfers : IX, II, 4-5 ; X, II. 14 ; X, III, 31 ; X, V, 22 ; XII, I, 28-31 ; XII, II, 19-22, 23, 24, 25, 26 ; XII, III, 1, 2, 3, 4, 8, 9, 10, 11, 17, 18, 19,23,27 ; XII, IV, 2, 4 ; XII, VI, 8 ; XII, (?) a, 8 ; XII,(?) b, 29, 32, 35, 40, 44, 45, 46, 47.