Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

À côté de ces divers personnages, principaux ou secondaires, il faut au moins mentionner ici les monstres, tels que le taureau divin [1] et les hommes-scorpions [2], êtres vivants et agissants, constituant, dans notre poème, de vraies personnalités.

Notes

  1. Le taureau divin : VI, 94, 120-123, 128-158, 167-193 ; X, V, 9, X, V b, 13.
  2. Les hommes-scorpions : IX, II ; IX, III, 6-20 ; IX, IV, 37-43 ; (?), (?)f, 21.




◄   1 3   ►

Si l’on compare l’épopée de Gilgamès aux œuvres poétiques analogues que nous a léguées l’antiquité, elle nous frappe d’abord par sa brièveté relative. Elle est incomparablement moins prolixe que les vastes épopées de l’Inde, plus courte même que l’Iliade et l’Odyssée [1]. Elle comprend en tout douze tablettes, dont chacune, divisée en six colonnes, contient de deux cents à trois cents vers [2]. Cette brièveté ne provient pas, comme on pourrait le croire, de la pauvreté d’invention ou de la sécheresse des développements, elle dénote déjà, au contraire, dans le poète qui composa une telle œuvre, comme dans le public auquel elle était destinée, un certain sens de la mesure.

Ce goût de la proportion se manifeste également dans les divisions générales de l’épopée et jusque dans les divers épisodes. Notre poème, en effet, se trouve partagé en deux parties à peu près égales par la mort d’Eabani,

  1. Le Ramayana compte environ quarante mille vers ; le Mahabharata n’en compte pas moins de deux cent mille ; l’Iliade en a moins de seize mille et l’Odyssée un peu plus de douze mille.
  2. La sixième et la onzième tablettes, qui seules ont pu être reconstituées d’ensemble, comprennent, l’une deux cent vingt vers, et l’autre, trois cent trente-cinq.