Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/334

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le plus souvent elles sont familières et expressives. Enfin les discours placés, dans la bouche des divers personnages, sont tour à tour d’une grande simplicité ou d’une haute élévation.

Ces qualités de clarté et de grandeur se trouvent inégalement réparties dans le poème. C’est, tantôt l’un, tantôt l’autre de ces éléments qui domine, suivant les circonstances.

De là, entre les divers chants, ces différences de ton, qui nous font passer successivement par toutes les gradations du style poétique, du mode lé plus humble au mode le plus élevé. Qu’on relise, pour s’en rendre, compte, la description de l’orage, tel que le décrit Gilgamès à Eabani (IVe chant) :

 
Mon ami, j’ai eu un troisième songe.
Or, le songe que j’ai eu est tout à fait effroyable.
(J’ai entendu) le ciel gronder et la terre gémir,
puis, le jour s’étant retiré, (j’ai vu) s’avancer les ténèbres,
alors, l’éclair a brillé, la foudre a éclaté,
...... a paru, une pluie meurtrière est tombée à verse,
............ l’éclat, le feu a détruit,,
........... sont tombés, s’est tourné en fumée,
............ né dans la plaine, ton seigneur est étendu.


Qu’on place, maintenant, à côté de ce morceau, la peinture de l’orage qui amena le déluge (XIe chant) :

 
Aux premières lueurs de l’aube,
du fond du ciel, s’éleva un noir nuage,
au sein duquel tonnait Ramman.
Nabu et Marduk ouvraient la marche.
Les dieux justiciers allaient par monts et par vaux :
Nergal arrachant [……],
Ninib chassant tout devant lui.
Les Anunnaki, portant des flambeaux,
105 éclairaient le pays de leurs feux.
Les émissaires (?) de Ramman montèr