chambres séparées. Au milieu, je disposai un lit de roseaux épineux, que je fis fouler avec soin. Je passai en revue les avirons et les mis en état. Enfin, j’enduisis les parois, en répandant, à l’extérieur, six sares de bitume et trois sares de naphte, à l’intérieur [1].
« Le vaisseau une fois équipé, pour couronner l’œuvre, j’organisai une fête. Rien n’y manquait. Les hommes-canéphores me livrèrent, pour la circonstance, jusqu’à trois sares d’huile. Or, là-dessus, j’en prélevai un seulement pour servir au sacrifice, et je mis les deux autres à la disposition du pilote. Tous les jours, on égorgeait des bœufs et des moutons. Grande était la joie parmi mes hommes. Ils faisaient couler à longs flots le moût, l’huile et le vin. Ils en usaient comme de l’eau du fleuve. Une vraie fête de nouvel an... Pour moi, ayant achevé mon œuvre et mené à bonne fin une aussi difficile entreprise, je trempai mes mains, en guise de purification, dans l’huile sainte [2].
« La fête terminée, je fis mes derniers préparatifs. Après avoir, pour plus de précaution, garni de fascines, le haut et le bas du vaisseau, je procédai au chargement. Je le remplis de tout ce que je possédais, j’y entassai tout ce que j’avais en fait d’argent et d’or ; j’eus soin aussi, pour me conformer aux ordres d’Ea, mon seigneur, d’embarquer avec moi les différentes espèces d’êtres animés. Je fis monter en outre dans le vaisseau toute ma maisonnée, ma famille et mes gens ; bêtes et hommes je fis tout monter. [3]
« Puis, je me tins prêt à partir, n’attendant plus que