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sont aux prises avec des difficultés aggravées par leur intervention réciproque dans les affaires l’un de l’autre. Le président de la République de Colombie qui répond au nom souple de Maroquin était en guerre avec une faction révolutionnaire soutenue par le président du Vénézuéla, M. Castro, qui, lui-même, était attaqué par un parti insurgé. On croirait entendre le Rabagas de Sardou raconter, dans sa fameuse tirade, comment le gouvernement vert mit sous clef le gouvernement rouge pour se voir ensuite supprimer par le gouvernement jaune. Aux dernières nouvelles, M. Maroquin avait le dessus, mais M. Castro avait le dessous. Enfermé dans Caracas, il était abandonné par le reste du pays qui semble s’être rallié à son adversaire M. Matos. Ce dernier peut compter non seulement sur l’appui de la Colombie si, comme on le croit, tout y rentre bientôt dans l’ordre, mais aussi sur la sympathie des gouvernements

Dans l’Amérique du Sud.
Dans l’Amérique du Sud.

étrangers qui désiraient depuis longtemps l’abolition d’un droit de 30 pour 100 sur les marchandises venant des Antilles ; ce droit maintenu par le président Castro, M. Matos en a d’avance proclamé l’abolition.

Quand cette querelle sera vidée, il faut espérer que Colombiens et Vénézuéliens se rendront compte du temps inutilement perdu, des forces sottement dépensées et qu’ils se mettront, le cœur contrit, à une besogne moins néfaste que celle à laquelle ils sont attelés depuis trop longtemps.