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L’ÉDUCATION PHYSIQUE DE VOS FILS

leçons d’équitation perdent à être trop brèves et combien les moins savantes gagnent par la durée.

Toute autre est la machine, bicyclette, automobile ou bateau (en attendant que l’usage du ballon se soit répandu). Il suffit de quelques leçons pour apprendre à conduire ces instruments et cela ne s’oublie pas. Sans doute, plus on a de pratique, plus on y devient habile ; mais prenez deux hommes dont l’un a fait, il y a longtemps, un très bref apprentissage de cycliste, de chauffeur ou de rameur — dont l’autre n’en a aucune notion, en combien de cas le premier aura-t-il lieu de se féliciter de sa supériorité sur le second et sans voyager beaucoup, combien d’occasions se présentent d’utiliser ces moyens de locomotion ! En fait de sport nautique nous ne parlons ici que d’aviron. La voile est autrement compliquée ; il est assez rare d’ailleurs qu’un homme se trouve appelé à manœuvrer seul un voilier. Tenons-nous en aux moyens de locomotion individuels et usuels ; on pourrait aussi apprendre à conduire un yacht à vapeur et une locomotive !… Ce qui ne veut pas dire que si la mer ou un lac se trouvent sur votre horizon, il ne sera pas sage de faire initier vos fils au maniement d’un voilier ; en général, il faut, en éducation physique comme en tout le reste, profiter de toute occasion qui s’offre d’apprendre quelque chose de nouveau. Nous en dirons autant du patinage sur glace ou sur neige. Le patin d’acier et le ski sont également des machines créées en vue d’une locomotion rapide et — dans certaines circonstances — très utile à connaître. Évidemment le pays de Caux est rarement propice à de telles expériences ; mais qui sait si tel fonctionnaire qui lit cette revue se sera pas, l’année prochaine en résidence au flanc des Alpes ou des Vosges ; nous écrivons pour tous les Français.

Terminons par quelques conseils d’ordre général ; le premier ce sera de mettre dans votre enseignement, lecteur, beaucoup de variété et d’imprévu, un tantinet d’émulation et une prudence hardie. Il se répartira sur plusieurs années ; l’imprévu est le moyen le plus sûr que vos élèves jamais ne le trouvent monotone ; l’alternance irrégulière des exercices n’est pas bonne seulement pour les muscles, mais aussi pour l’imagination. Les collégiens qui s’ennuient à la leçon de gymnastique s’y intéresseraient bien