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CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE

d’abord qu’il n’introduit dans la carrière diplomatique aucun élément étranger ; on rompt ainsi avec la plus détestable pratique ; elle n’avait duré que trop longtemps. C’est ensuite que la plupart des agents favorisés reçoivent un avancement mérité. Mettons hors de pairs M. Jules Cambon et M. Jusserand qui sont de beaucoup, les hommes les plus remarquables de notre diplomatie actuelle. La plupart des autres ont acquis dans des postes lointains une précieuse expérience. M. Bompard a été successivement à Tunis, à Madagascar, au Montenegro ; M. Bibourd, en Annam, à Lisbonne, à la Haye, à Berne ; M. Raindre, à Bucarest, au Caire, à Saïgon, à Berlin, à Copenhague ; M. de la Boulinière, à Constantinople, à Washington, à Rio de Janeiro, à Saint-Pétersbourg, à Sofia ; M. Bourgarel, à Tunis, à Pékin, à Berne, au Chili, en Italie, en Suède, en Colombie ; M. Cogordan, en Corée et en Chine avant l’Égypte. Ce ne sont pas des improvisés. Dieu soit loué ! Quoiqu’en pense M. Berthelot qui a dit à ce sujet un mot aussi célèbre que maladroit, on ne s’improvise pas diplomate… même lorsqu’on est Berthelot.

Peu après la publication du mouvement diplomatique, il en a paru un autre portant sur une douzaine de préfectures. Nous n’en dirons presque rien ; c’est de la politique intérieure, cela. Il est tout naturel que les préfets reçoivent de l’avancement ; il faut seulement que cet avancement ne soit pas déterminé d’après des complaisances électorales, et nous craignons que ce ne soit pas parfois le cas.

Le professeur Virchow.

L’Allemagne vient de faire une perte irréparable en la personne du célèbre professeur Virchow devant le cercueil duquel l’univers scientifique s’est incliné avec respect. Fils d’un petit fermier de Poméranie, il était né en 1821. Consacré presque entièrement à la science, sa vie a été féconde en grands résultats ; il a fait faire à la médecine d’immenses progrès, et mérite par conséquent, la reconnaissance du genre humain tout entier.