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REVUE FRANCO-AMÉRICAINE.

Mais il secouait la tête, laissait choir la fleur, et, la tête entre ses mains, soupirait profondément.

Quelquefois aussi, avec de la neige prise au versant d’une colline jamais foulée, il s’essayait à faire, entre ses mains, une rondeur de splendeur et de candeur, mais, sans doute, il ne la trouvait pas assez candide ni assez splendide, car il laissait tomber la neige de ses doigts, et sanglottait désespérément…

Un jour, il alla beaucoup plus loin que de coutume. Il avait traversé des plaines, gravi des montagnes, et, du haut d’une roche, il vit la mer, là-bas toute hérissée de banquises où s’irisait l’éblouissement du jour, et, ici, tout près, si douce, si purement profonde, si lentement mourante en délicieux gonflements, la mer d’où naquit autrefois, belle et mystérieuse comme elle, Vénus nommée à présent Holda, la déesse devenue fée.

Mais les vagues, en ce pays, à cause du reflet des neiges qui ajoutent de la blancheur à la blancheur de l’écume, s’enflaient plus délicieusement que vers aucun autre rivage : et le prince Lys éprouvait une joie, jusqu’à ce jour inconnue, et dont le pressentiment jamais réalisé lui avait causé, après de cruelles espérances, tant de torturantes déceptions… Une vague surtout l’enchantait, l’attirait, si exquisement montante, si ronde, si lisse, si blanche, si ressemblante — il ne savait quoi… et, les bras en avant, il tomba délicieusement dans la vague, dans la vague pareille au sein de Madame Holda…

Catulle Mendès.

Histoire
pour quand on n’a pas encore trois ans.

Vous savez, il y avait une fois un petit garçon qui était très voleur. Un jour, il voit un vieux monsieur qui avait un très joli parapluie qui avait été au vrai Empereur.