été sur les bancs scolaires, ont pu être de mauvais élèves, et, après les avoir quittés, oublier les leçons qu’ils y avaient reçues.
N’est-il pas permis d’aller plus loin et d’avancer que, dès à présent, tous les enfants reçoivent l’instruction, à part les quelques exceptions qui se rencontrent même dans les pays, comme l’Allemagne, où l’instruction est le plus répandue ?
On a affirmé bruyamment que 125 000 enfants ne recevaient pas d’instruction.
Aucune preuve n’a été apportée à l’appui de cette audacieuse affirmation. Les preuves contraires ont abondé : elles sont irrécusables ; rappelons-les.
D’après le recensement de 1900, il y avait 810 955 enfants de 6 à 12 ans ; l’accroissement annuel de cet élément de la population étant de 3 000 environ, on doit admettre qu’en 1904, le chiffre de 810 935 s’était élevé à 823 000 environ.
Or, en 1904, il y avait dans les écoles communales, adoptées et adoptables, 859 436 élèves, d’où un excédent de 36 436. Objectera-t-on que cet excédent prouve à lui seul l’inexactitude de la démonstration ? Non ; on peut même ajouter qu’il n’y avait pas en 1904 dans les écoles de ces trois catégories 823 000 enfants de 6 à 12 ans ; une partie de ces enfants, en effet, fréquentait les écoles moyennes du degré inférieur, les classes préparatoires des collèges libres ou les écoles primaires privées non subsidiées ; d’autres se trouvaient placés dans les écoles de bienfaisance de l’État ou dans celles du département de la guerre ; d’aucuns recevaient l’instruction dans leurs familles. Il s’ensuit que la différence entre le nombre des enfants de 6 à 12 ans recevant l’instruction dans les écoles communales, adoptées ou adoptables, et le chiffre de 859 436 élèves provient des enfants restant à l’école primaire après l’âge de 12 ans.
Deux choses par conséquent découlent de ces chiffres : la première, c’est que la presque totalité des enfants reçoit l’instruction ; la seconde, c’est que, pour beaucoup, l’instruction se prolonge au delà de l’âge de la première communion.
De tels résultats sont hautement satisfaisants. Ils mettent à néant les déclamations du parti libéral. Et quand on considère qu’en 1881, il n’y avait dans les écoles primaires que 588 814