Le recensement de 1880 apprend qu’il y avait à cette époque, sur 100 habitants, 57.75 lettrés ; mais ce chiffre s’élevait à 67.19, si l’on défalque les enfants de moins de 5 ans, et à 69.37, si l’on retranche les enfants de moins de 8 ans. En 1890, les trois chiffres étaient respectivement devenus 62.37, 70.45 et 74.56 ; en 1900, 68.06, 77.03 et 80.88.
Le progrès est donc constant et rapide. 19.12 p. c. d’illettrés, dira-t-on, c’est beaucoup ! Mais il ne faut pas oublier que ce chiffre embrasse la population tout entière et que dans celle-ci sont comprises des personnes qui étaient en âge d’école à une époque où l’instruction était bien moins répandue qu’aujourd’hui ; ensuite, on ne peut méconnaître que, parmi ceux qui sont voués à des travaux manuels, il en est un certain nombre qui à la longue perdent les notions reçues dans l’enfance.
À côté des enseignements qui nous viennent des recensements, il convient de souligner les constatations relatives au degré d’instruction des jeunes gens appelés au tirage au sort pour le service militaire. Les voici :
En 1850, ne savaient pas lire et écrire : 44,15 p. c.
— 1860, — — 39.41 »
— 1870, — — 29.23 »
— 1880, — — 21.66 »
— 1890, — — 15.92 »
— 1900, — — 12.01 »
— 1903, — — 10.68 »
— 1904, — — 10.19 »
— 1905, — — 9.65 »
Ainsi, en cinquante-cinq ans, le gain a été de 34.50 p. c., et, si l’on considère qu’actuellement les efforts en faveur de l’extension de l’instruction sont beaucoup plus intenses qu’au milieu du siècle dernier, on peut compter que d’ici à peu de temps la proportion d’illettrés deviendra insignifiante. Il y a lieu, en outre, de tenir compte de ce que nombre de jeunes gens qui ont été appelés pendant les dernières années au service militaire, étaient en âge d’école à un moment où les progrès de l’instruction étaient moins caractérisés qu’aujourd’hui, et que d’autres, tout en ayant